Une centaine de moules de 3 à 8 tonnes en moyenne, destinés à l'injection de bouchons en plastique : c'est ce que fabrique chaque année le groupe Ermo dans ses usines en Mayenne (Marcillé-la-Ville et Louverné) et dans le Calvados (Vire). Pour cela, il utilise des équipements relativement énergivores – des fraiseuses, des tours, des machines d'érosion, des compresseurs et, dans un centre de tests, des presses à injecter avec des groupes de froid dédiés.
Mi-2018, Ermo s'attaque à la réduction de sa consommation d'énergie. À l'époque, la démarche relève de « la volonté d'être plus responsable vis-à-vis de l'environnement », se souvient François Lefeuvre, responsable du contrôle de gestion et de la RSE. Le sujet de l'énergie est consensuel. « Il fait l'unanimité dans l'entreprise et en dehors », explique M. Lefeuvre.
Un référent énergie avant une certification Iso 50001
En deux ans, Ermo parvient à réduire sa consommation d'énergie de 15 %. « Il y a d'abord eu beaucoup de sensibilisation, confie François Lefeuvre. Sur le réglage du chauffage et de la climatisation, c'est la responsabilisation du personnel qui déclenche des économies. » Le réflexe est ainsi pris de baisser les thermostats le soir et le week-end. De leur côté, les opérateurs sont appelés à questionner leurs pratiques : pensent-ils à éteindre les machines après usage, pourraient-ils les utiliser de façon plus optimisée ?
« L'adhésion et l'implication de chacun ont été fondamentales », reconnaît François Lefeuvre, qui, avec Synergie 53, organise des animations sur l'énergie, les déchets et la mobilité pour les 139 salariés de l'entreprise.
Fort potentiel de récupération de chaleur
Ermo investit aussi dans les équipements : moyennant une dépense de 80 000 euros, couverte en partie par des subventions CEE, le groupe installe plusieurs systèmes de récupération de chaleur sur les compresseurs et les groupes de froid. Dans le centre de tests de Marcillé-la-Ville, la dalle sous le carrelage qui chauffait les presses, « extrêmement énergivore », a ainsi été mise à l'arrêt – il n'a pas été utile de la réactiver depuis.
L'entreprise travaille à la construction d'un nouveau réseau qui distribuerait la chaleur récupérée dans tous les bureaux, car le système « est très efficace, voire plus que ce que l'on espérait ». Elle est aussi en train d'équiper son siège mayennais de panneaux photovoltaïques – viendra normalement le tour de Vire, où un projet de géothermie a été abandonné, sa faisabilité technique n'ayant pas été démontrée par le cabinet d'études mandaté sur le sujet. À Marcillé-la-Ville, Ermo a également investi dans un système de free cooling. Ces projets devraient permettre de réduire de 8 % supplémentaires la consommation facturée.
« En termes de sobriété énergétique, on est mûrs, on a exploité tous les gisements, mais l'on reste vigilants sur les actions à mener – il y aura notamment des équipements anciens à remplacer », résume François Lefeuvre.