Si elles ne sont pas totalement novatrices, les technologies liées à la vision déportée (monitoring via caméras), intègrent de plus en plus les véhicules et les équipements des process industriels. Au profit de la sécurité au travail de la filière déchets notamment.
C'est une tendance soulignée par nombre d'exposants de la journée technique nationale de Federec, la Fédération des entreprises du recyclage, qui s'est tenue le 19 septembre 2019 à Paris.
Stéphane Pomarès, directeur commercial de la société Sofare Dfpr, spécialiste des solutions électroniques et outils intégrés, souligne la démocratisation des solutions de vision "sur-mesure", y compris pour couvrir un champ à 360°. Car désormais, les équipements - caméras, moniteurs, projecteurs - peuvent être modulaires, autonomes, sans fil, résistants, miniaturisés… pour des coûts relativement modestes.
« Les responsables HSE du secteur des déchets sont demandeurs de solutions pour aller plus loin que la règlementation en matière de sécurisation », témoigne Stéphane Pomarès. Il en va de la protection des équipiers, de l'efficacité des process et de la maîtrise du taux de sinistralité. Le secteur des déchets s'illustrant par un taux d'accident du travail très élevé.
Dans le domaine de la collecte des déchets, les efforts des entreprises portent sur la suppression de l'angle mort des camions bennes, sujet sensible en zones urbaines où la coexistence avec les piétons et les cyclistes est difficile.
Si la mise en oeuvre d'une vraie solution de vision à 360° peut se révéler complexe, elle apporte une sécurisation significative. Mais il faut placer les caméras à des endroits précis du véhicule, et certains installateurs ne maîtrisent pas totalement la technologie. Cela impose aux équipementiers un accompagnement de terrain pour s'assurer de la qualité des premières réalisation.
Avoir un oeil sur chaque recoin
Autre application de vision déportée qui gagne du terrain : l'installation directe sur des équipements de process industriels ou d'intervention sur chantiers.
Chez certains recycleurs, les presses et compacteurs sont équipés de caméras pour une supervion à distance par un ou plusieurs opérateurs, qui peuvent assurer d'autres tâches en parallèle. Intervenir dès un bourrage machine, c'est éviter la casse de l'équipement et parfois même un incendie. C'est aussi pouvoir secourir un équipier en situation de danger.
Sur le terrain, les demandes des équipiers dépassent parfois l'inventivité des équipementiers. Équiper un godet de pelleteuse d'une caméra sans fil, fixée magnétiquement, c'est possible. Le conducteur de l'engin peut ainsi voir ce qui se passe dans la tranchée. La faculté de voir un collègue ou une anomalie est de nature à réduire les risques au travail.