Ségolène Royal a bien mis en place une "cohabitation partielle" entre les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz et le futur chèque énergie qui permettra aux plus démunis de payer leurs factures. Ce système, annoncé en septembre par la ministre de l'écologie, a été entériné dans le projet de loi sur la transition énergétique, voté en première lecture à l'Assemblée le 14 octobre. Pour autant, la suppression définitive des tarifs sociaux étant fixée au 31 décembre 2016, la cohabitation sera de courte durée. Elle pourrait même ne pas avoir lieu. Le délai de publication du décret d'application et de déploiement du dispositif devrait faire coïncider la mise en place du chèque énergie avec cette date butoir.

GDF Suez avait pourtant demandé que les tarifs sociaux continuent d'exister parallèlement au chèque énergie. Lors de son audition devant l'Assemblée nationale, le 18 septembre, le PDG Gérard Mestrallet avait défendu cette idée, sans pour autant adhérer pleinement au dispositif du chèque énergie, jugé complexe. Ses équipes avaient par la suite évoqué, lors d'un colloque de l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) le 3 octobre, une augmentation de 100 à 150 euros par an de la facture de gaz des particuliers à cause de cette nouvelle mesure. Opposée à une hausse du coût de l'énergie pour les consommateurs, Ségolène Royal a donc tranché en faveur de la coexistence des deux dispositifs. Au final, pourtant, ni les tarifs sociaux ni le chèque énergie ne devraient faire gonfler les tarifs puisqu'ils sont déjà plafonnés à 2% de la facture de gaz.