Selon la dernière enquête annuelle réalisée par Fedene-SNCU, le nombre de réseaux de chaleur est monté à 898 en 2021 dans l'Hexagone. Déployés sur un peu plus de 6 500 km, ces réseaux, le plus souvent multiénergies, ont livré quelque 29,8 TWh de chaleur en 2021, dont 62,6 % grâce à des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) – la même source recensait 781 réseaux de chaleur en 2018, avec 25,4 TWh de chaleur livrée, dont 57,1 % au moyen d'EnR&R.
En croissance, les réseaux de chaleur en France ont maintenu ces dernières années un bon rythme de verdissement, principalement grâce à la récupération de chaleur fatale dans les UVE (unités de valorisation énergétique des déchets) et chez les industriels. Grâce également à l'utilisation de biomasse en remplacement des énergies les plus carbonées, comme le charbon et le fioul.
Aidée notamment par le Fonds chaleur géré par l'Ademe, dont la dotation n'a cessé de progresser ces dernières années (2,9 milliards d'euros débloqués entre 2009 et 2021), la montée en puissance de ces deux énergies (récupération et biomasse) dans le mix global a permis aux réseaux de chaleur d'améliorer leur capacité à livrer des EnR&R de 30 % en dix ans, partant d'une moyenne de 2,19 GWh par kilomètre en 2012, à 2,84 GWh en 2021.
Néanmoins, malgré les progrès accomplis, la marche est encore haute pour atteindre les objectifs fixés dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) et dans les Programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE) créées par cette loi : l'un d'eux est de livrer 39,5 TWh de chaleur EnR&R d'ici à 2030.
Pour cela, les réseaux de chaleur devront se développer, se moderniser et se densifier à un rythme très soutenu dans les années à venir. Surtout, ils devront être orientés le plus possible vers les énergies renouvelables et de récupération.
Accélérer le rythme des nouveaux projets au bois-énergie
Quel rôle le bois-énergie peut-il jouer dans cette montée en puissance des énergies vertes ? Un rôle de tout premier plan, selon les professionnels du secteur, qui notent un regain d'intérêt pour les projets de réseau de chaleur au bois depuis le second semestre 2021, après trois ans de stagnation. En cause, la hausse du prix du gaz et des quotas de CO2.
Approvisionnements : raisonner à plus grande échelle
Au-delà des aides financières, le président du Cibe veut faire passer le message aux collectivités que la filière bois-énergie « saura s'organiser pour alimenter tous les réseaux de chaleur ». « Les élus doivent comprendre que la structuration de la filière existe mais qu'il est utopique de croire que tout le bois consommé viendra de sources locales – en tout cas pour les plus gros projets qui sont néanmoins indispensables pour tirer la filière », ajoute Mathieu Fleury.
Cette structuration nationale, considère le président du Cibe, devient indispensable face au changement climatique. Selon lui, cette solidarité qui se met en place dans l'Hexagone devra également s'étendre aux pays de la zone euro pour que les marchés du bois soient moins exposés aux aléas climatiques, mais aussi sanitaires ou autres.