La rigueur budgétaire poursuivie par Manuel Valls contrarie les objectifs du Grenelle de l'environnement en matière d'alternative au camion. Outre l'enlisement de la taxe poids lourd, l'aide au transport combiné a pris du plomb dans l'aile. Cette mesure, qui consiste à développer l'acheminement de conteneurs par train ou barge fluviale, est officiellement soutenue par le secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier.
En principe, l'Etat devait renouveler en 2013 son aide au secteur, avec une enveloppe de 30 millions d'euros destinée à compenser auprès des opérateurs (Novatrans, Naviland Cargo, T3M, Greenmodal Transport, etc.) le surcoût de cette technique et à leur permettre d'afficher des tarifs concurrentiels par rapport aux transporteurs routiers.
En réalité, la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), rattachée au ministère du développement durable et soumise aux arbitrages de Bercy, a trop tardé à notifier à Bruxelles son nouveau régime d'aide pour les années 2013-2017. Déjà brocardée par le rapport sénatorial sur le contrat Ecomouv' pour sa responsabilité dans la création de la taxe poids lourds, la DGITM n'a lancé l'appel à manifestation d'intérêt qu'à la fin de l'année dernière.
Conséquence : les aides prévues pour 2013 se font toujours attendre, plongeant les entreprises dans l'incertitude à l'heure de clore leurs comptes. Pire, si les subventions 2013 venaient à se transformer en aides pour l'année 2014, celles-ci ont de fortes chances d'être rognées puisque le ministère a récemment fait comprendre que l'enveloppe serait amputée d'une douzaine de millions d'euros. Après le dossier écotaxe, la réconciliation entre les entreprises de transport et l'Etat n'est décidément pas pour demain !
