A l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée générale de la table ronde pour l'huile de palme durable (RSPO), réunie à partir du 22 novembre en Malaisie, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a présenté le palmarès 2011 sur les performances environnementales des entreprises utilisatrices d'huile de palme. Selon l'organisation, les sociétés en Europe, Australie et Japon achètent de plus en d'huile de palme certifiée durable, mais ces efforts restent encore trop timides pour réellement freiner le phénomène de déforestation.
"Il y a eu des progrès depuis la dernière étude, en 2009, mais les engagements ne se traduisent pas suffisamment vite dans l'utilisation accrue d'huile de palme durable certifiée", indique ainsi WWF. En effet, même si 10 % de l'huile produite dans le monde est certifiée durable, seulement 56 % de cette production est achetée.
Au niveau du palmarès qui intègre 132 entreprises européennes, Unilever, groupe anglo-néerlandais d'agro-alimentaire et des cosmétiques arrive en haut de classement, suivi par L'Oréal. "D'autres fabricants utilisant des volumes moins importants d'huile de palme, comme IKEA et United Biscuits (…) ont reçu une bonne note et démontrent que, même en étant de plus petits utilisateurs, il est possible d'aller vers plus de durabilité", précise l'ONG. Mais, l'information pertinente reste que près d'un distributeur sur deux et un industriel sur cinq ne satisfait encore pas les critères de la charte établie en 2004. "Il existe des solutions disponibles pour pratiquement toutes les entreprises afin qu'elles achètent de l'huile de palme durable. Cependant le dernier classement WWF des utilisateurs d'huile de palme indique que seulement la moitié de l'huile de palme utilisée par ces entreprises est durable. Il est donc clair que certaines grandes marques ou distributeurs ne sont pas en bonne voie pour atteindre leurs engagements, certaines n'ont même pas encore commencé ", pointe Adam Harrisson, représentant du WWF au conseil d'administration de la RSPO.
Au niveau des 25 entreprises françaises évaluées, les notes sont dans la moyenne de celles obtenues par l'ensemble du panel total des sociétés. "Ainsi, la moitié des distributeurs français et le quart des entreprises fabricantes sont mal notés". Seule exception pour les distributeurs français, Carrefour a reçu une note supérieure à 8 sur 9 selon les critères de WWF grâce à une politique d'utilisation d'huile de palme durable de part le monde ainsi que le développement de plantations respectueuses, notamment en Indonésie.
Malgré ces constats, WWF indique que "beaucoup d'entreprises se sont engagées à utiliser 100% d'huile de palme tracée et durable d'ici à 2015". Un objectif qui pour l'instant semble difficilement atteignable, notamment en raison du manque de transparence sur les quantités d'huile utilisées par les entreprises.