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Hydroélectricité : EDF travaille à optimiser le turbinage sans impacter la migration des anguilles

Financé par la Commission européenne, le projet D-Hydroflex vise à optimiser les centrales hydrauliques. Le participant français, EDF, compte sur la reconnaissance automatique des poissons migrateurs pour mieux gérer les arrêts de turbinage.

TECHNIQUE  |  Biodiversité  |    |  F. Gouty
Hydroélectricité : EDF travaille à optimiser le turbinage sans impacter la migration des anguilles
Environnement & Technique N°396
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°396
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L'Europe se lance dans l'optimisation de l'hydroélectricité et, en la matière, la France se spécialise dans l'assurance de la continuité écologique. Le 18 septembre, EDF a annoncé sa participation à un nouveau projet européen baptisé D-Hydroflex. L'objectif ? Démontrer l'opérationnalité d'innovations technologiques capables d'optimiser la surveillance, la maintenance et l'activité des centrales hydrauliques existantes en Europe. Répartis dans cinq pays (Espagne, France, Grèce, Pologne et Roumanie), sept sites sont concernés, dont un dans le sud-ouest de l'Hexagone, piloté par l'énergéticien.

Une dose de reconnaissance visuelle

Le barrage de Mauzac se trouve sur la Dordogne depuis 1924 et son usine hydroélectrique, installée en rive gauche, atteint maintenant une puissance de 13,2 mégawatts (MW). Fin septembre, la première d'un lot de deux caméras acoustiques a été placée à une dizaine de mètres du barrage à l'entrée d'un canal d'amenée conduisant à la centrale, un kilomètre plus en aval. Ces équipements « réalisent ce qui pourrait s'apparenter à des échographies des poissons qui passent dans leur faisceau : ils montrent à la fois leur morphologie, mais surtout leur type de nage (la déformation du corps au cours de la nage), ce qui nous permet de distinguer les grands groupes d'espèces présentes, explique Éric de Oliveira, biologiste piscicole et ingénieur R&D chez EDF. Nous pouvons ainsi faire la différence entre de grands prédateurs, comme un brochet ou un silure, des poissons comme les salmonidés et surtout l'anguille, à laquelle nous devons porter une attention toute particulière ».

La réglementation impose en effet aux centrales hydrauliques une gestion des temps de turbinage, conduisant parfois à des arrêts lors des périodes de migration des anguilles (Anguilla anguilla) en dévalaison. Cependant, les fermetures temporaires des centrales sont parfois « longues et chères », et EDF a donc à cœur de montrer qu'une meilleure flexibilité est possible technologiquement sans impacter, en l'occurrence, la continuité écologique du cours d'eau. « Nous cherchons à développer un modèle de détection automatique des anguilles et de prédiction des pics réels de migration, en fonction de la présence des poissons et des débits journaliers de la Dordogne », avance l'ingénieur R&D, évoquant la raison d'être du « d pour digital » du projet D-Hydroflex. Pour améliorer l'intelligence des systèmes de capture acoustique, EDF compte sur l'expertise de l'antenne rennaise de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), qui travaille à leur fournir des images supplémentaires d'espèces observées dans la Sélune, rivière se jetant dans la baie du Mont-Saint-Michel et comptant auparavant deux barrages.

Les résultats de l'ensemble des démonstrateurs développés par les partenaires européens du projet – jumeau numérique de centrale et autres opérations de « cloud-computing » – seront partagés entre tous les membres du consortium pour infuser l'ensemble de la filière hydraulique. Le projet complet est financé à hauteur de 4 millions d'euros par la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon Europe. Il doit aboutir d'ici au mois d'août 2026.

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