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Actu-Environnement

Production de miel : « J'ai un rendement divisé par quatre par rapport à 2021 »

Cet été fut le deuxième plus chaud enregistré en France après celui de 2003. Avec trois canicules et un long épisode de sécheresse, la végétation a particulièrement souffert et les abeilles aussi. Détail avec Yves Le Conte, de l'Inrae.

Entretien  |  Agroécologie  |    |  B. Clarke
Actu-Environnement le Mensuel N°429
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°429
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Cet été, les ruchers de Paul Galzin, apiculteur dans le département de l'Hérault, ont particulièrement souffert. En effet, le rendement de miel de ses abeilles a été divisé par quatre par rapport à 2021. Et c'est bien à cause des conditions climatiques : la sècheresse et les vagues de chaleur ont privé les abeilles du nectar nécessaire à la production de miel. Mais cette chaleur a aussi d'autres conséquences : les abeilles ont besoin de se rafraichir, elles mettent en place des stratégies, explication dans la vidéo avec Yves Le Conte, directeur de recherche à l'Inrae de la région Paca.

Toutefois, les abeilles de l'espèce Apis Mellifera sont connues pour être résistantes, rajoute Yves Le Conte : « Vous en avez dans le Sahara, dans les oasis, jusque dans le milieu de la Suède. Sauf que les abeilles qu'on a en France sont adaptées à leur biotope et donc si ce biotope change brutalement à cause du réchauffement climatique, là, ça peut vraiment poser des problèmes. »

Le nectar permet aux abeilles de produire du miel, en partie récolté par les apiculteurs. Toutefois, ce miel est aussi consommé par les abeilles, notamment pendant qu'elles hivernent, pour produire de la chaleur, jusqu'à 20 °C. Une période qui nécessite beaucoup d'énergie. Ainsi, si la récolte, à la fin de l'été et pendant l'automne, n'a pas été suffisante, la colonie d'abeilles ne pourra pas survivre. C'est pourquoi les apiculteurs sont obligés de nourrir eux-mêmes leurs abeilles avec du miel ou du sucre.

Et force est de constater qu'avec des épisodes de sécheresse, non seulement les abeilles sont moins productives, mais en plus elles ont besoin d'être nourries de plus en plus par l'apiculteur. « En somme, c'est une activité qui devient de moins en moins rentable », sans compter l'inflation et l'augmentation des charges qui ne peuvent pas être répercutées entièrement sur le prix de vente, le miel n'étant pas un produit de première nécessité.

Pour s'adapter à cette situation d'un point de vue économique, l'apiculteur va aussi devoir multiplier ses sources de revenus : vente d'essaims, de pollinisation à des agriculteurs qui en ont besoin, transformation du miel pour mieux le valoriser, propositions de formations, des animations… le métier est en pleine transformation. Détail avec Paul Galzin dans l'interview vidéo.

Les apiculteurs de toute l'Europe vont se réunir au congrès Beecome 2022, à Quimper, du 20 au 23 octobre.

Réactions2 réactions à cet article

pas d'eau pas de vie ... depuis plus de 30 ans les experts du climat prévoit une dégradation dans la répartition annuelle des pluies mais pas moins d'eau, " la seule est unique façon de perdre de l'eau douce c'est de la jeter en mer", si on en manque l'été c'est qu'on en jette trop l'hiver, d'où l'importance de la régulation. La sécheresse 2022 n'est pas encore terminée que nous avons déjà subi les premières inondations, en Nouvelle Aquitaine le bassin versant de la Garonne rejette plus de 50% des pluies, la Sèvre Niortaise est à plus de 75%, quand il ne faudrait pas dépasser les 30%. Comme le précise l'INRAE dans la Nouvelle Représentation du cycle de l'eau : les pluies continentales sont provoquées à 70% par la couverture végétale, mathématiquement si les rejets d'eau douce en mer dépassent les 30% le cycle se coupe puisque la végétation n'a pas assez d'eau pour l'alimenter l'été !

En Nouvelle Aquitaine, les rejets urbains (eaux usées et pluies : 9.3% du territoire est artificialisé) représentent un volume dépassant très largement les besoins agricoles (plus de 5 Milliards de m3 par an quand les prélèvements dans les nappes phréatiques l'été sont à 500 000 millions de m3).

laurent | 03 octobre 2022 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié

Actuellement les rejets urbains sont trop toxiques pour un usage agricole, ils sont donc dilués dans les rivières ce qui pose un évident problème de pollution et de contamination des rivières jusqu'aux bassins ostréicoles (micro-plastiques, métaux lourds, médicaments, Virus, Bactéries, etc ... ). Avec un traitement adapté, les rejets urbains seraient recyclables pour des usages non domestiques comme l'arrosage, cette mise aux normes des collectivités (aucun rejet en rivière pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques et éviter les pollutions) nous garantirait de ne plus manquer d'eau ... L'eau est recyclable à 100% sauf en en France 0.8%, le retard est considérable !

La plante qui "transpire" le plus l'été, donc qui climatise le mieux, c'est l'arbre (le feuillu : 300 à 500 litres d'eau par jour, 5000 m3 à l'hectare et par an), il faut au minimum 30 ans pour qu'un arbre soit pleinement opérationnel, en attendant il faut assurer une couverture végétale vivante l'été sur toutes les surfaces agricoles pour évacuer la chaleur (20°c de moins grâce à l'évaporation) et provoquer les pluies. Contrairement aux idées reçues, aucun champ irrigué ne peut évaporer plus d'eau qu'une forêt, il faut replanter des arbres mais une haie dans un champ sec l'été c'est une goutte d'eau dans le désert : c'est avec des champs verts qu'on fait pleuvoir, c'est avec des champs secs qu'on fabrique des déserts.

laurent | 03 octobre 2022 à 11h51 Signaler un contenu inapproprié

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