Cet été, les ruchers de Paul Galzin, apiculteur dans le département de l'Hérault, ont particulièrement souffert. En effet, le rendement de miel de ses abeilles a été divisé par quatre par rapport à 2021. Et c'est bien à cause des conditions climatiques : la sècheresse et les vagues de chaleur ont privé les abeilles du nectar nécessaire à la production de miel. Mais cette chaleur a aussi d'autres conséquences : les abeilles ont besoin de se rafraichir, elles mettent en place des stratégies, explication dans la vidéo avec Yves Le Conte, directeur de recherche à l'Inrae de la région Paca.
Toutefois, les abeilles de l'espèce Apis Mellifera sont connues pour être résistantes, rajoute Yves Le Conte : « Vous en avez dans le Sahara, dans les oasis, jusque dans le milieu de la Suède. Sauf que les abeilles qu'on a en France sont adaptées à leur biotope et donc si ce biotope change brutalement à cause du réchauffement climatique, là, ça peut vraiment poser des problèmes. »
Le nectar permet aux abeilles de produire du miel, en partie récolté par les apiculteurs. Toutefois, ce miel est aussi consommé par les abeilles, notamment pendant qu'elles hivernent, pour produire de la chaleur, jusqu'à 20 °C. Une période qui nécessite beaucoup d'énergie. Ainsi, si la récolte, à la fin de l'été et pendant l'automne, n'a pas été suffisante, la colonie d'abeilles ne pourra pas survivre. C'est pourquoi les apiculteurs sont obligés de nourrir eux-mêmes leurs abeilles avec du miel ou du sucre.
Et force est de constater qu'avec des épisodes de sécheresse, non seulement les abeilles sont moins productives, mais en plus elles ont besoin d'être nourries de plus en plus par l'apiculteur. « En somme, c'est une activité qui devient de moins en moins rentable », sans compter l'inflation et l'augmentation des charges qui ne peuvent pas être répercutées entièrement sur le prix de vente, le miel n'étant pas un produit de première nécessité.
Pour s'adapter à cette situation d'un point de vue économique, l'apiculteur va aussi devoir multiplier ses sources de revenus : vente d'essaims, de pollinisation à des agriculteurs qui en ont besoin, transformation du miel pour mieux le valoriser, propositions de formations, des animations… le métier est en pleine transformation. Détail avec Paul Galzin dans l'interview vidéo.
Les apiculteurs de toute l'Europe vont se réunir au congrès Beecome 2022, à Quimper, du 20 au 23 octobre.