C'est dans ce contexte que les États-Unis, pays signataires de la CCNUCC, viennent de publier leur inventaire. Résultat, le pays a émis 1% de GES en plus en 2005 que l'année précédente. Les émissions totales des six principaux gaz à effet de serre ont atteint en 2005 l'équivalent de 7,26 milliards de tonnes de CO2. Ces gaz incluent le CO2, le méthane, le protoxyde d'azote, les hydrofluorocarbones, les perfluorocarbones et l'hexafluorure de soufre.
La production d'énergie et les transports sont les deux principaux secteurs à l'origine de cette augmentation. Entre 1990 et 2005, les émissions de CO2 du secteur électrique ont bondi de 28% et celles des transports de 23%. C'est plus précisément la production d'électricité à partir du charbon qui est en cause. Quant au secteur des transports, les voitures et les camions légers jouent un rôle majeur dans ces évolutions.
Mais comme le rapport indique que les émissions ont progressé de 16% entre 1990 et 2005, alors que l'économie des États-Unis s'est développée de 55% sur la même période, Stephen L. Johnson de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) se félicite que l'engagement financier de l'administration Bush, à réduire les émissions de GES fournisse de vrais résultats. Pendant que l'économie de l'Amérique continue de se développer, notre stratégie agressive nous met sur la voie pour atteindre le but du Président Bush de réduire l'intensité des émissions de GES de notre nation de 18% d'ici à 2012, a-t-il ajouté.
En revanche, du côté de l'US PIRG, la fédération nationale des groupes de recherche pour l'intérêt public qui œuvre pour la santé des populations, les commentaires sont moins élogieux et appellent à l'action. Plus nous attendons pour réduire la pollution provoquant le changement climatique, plus la tâche sera dure à l'avenir. L'US PIRG rappelle que beaucoup d'Etats ont déjà commencé à prendre des mesures importantes pour réduire la pollution mais ils estiment que le problème du changement climatique exige également une solution nationale. L'US PIRG propose notamment la limitation obligatoire des émissions de GES et une réduction de ces émissions d'au moins 15 à 20% d'ici 2020 et d'au moins 80% d'ici 2050, ceci en augmentant l'efficacité énergétique des bâtiments et des véhicules.
Responsables de près d'un quart des émissions de CO2 mondiales, les États-Unis sont à la première place des pays les plus polluants mais pourraient laisser cette place à la Chine très bientôt. Si l'Agence Internationale de l'Énergie évoque cette possibilité à l'horizon 2010, certains scientifiques américains envisagent que cela ait lieu dès cette année en se basant sur les premières estimations des consommations de carburant en Chine pour l'année 2007. Certains estiment que ce passage à cette première place peu exemplaire pourrait accentuer les pressions sur la Chine et le pousserait à prolonger le protocole de Kyoto après 2012. Rappelons que malgré tout, un Américain émet encore 20 tonnes de CO2 par an alors qu'un Chinois en émet un peu plus de trois.