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Actu-Environnement

Des associations dénoncent les conditions d'exploitation des mines d'uranium par AREVA en Afrique

Après plusieurs années d'enquête, les associations CRIIRAD, SHERPA et Médecins du monde dénoncent dans un rapport publié la semaine dernière les manquements sanitaires et environnementaux dans la gestion des mines d'AREVA en Afrique.

Risques  |    |  F. Roussel
Dans le cadre de ces activités nucléaires, la France s'approvisionne en uranium exclusivement à l'étranger. La dernière mine située sur le territoire français a fermé en 2001 et les 6.000 tonnes d'uranium qu'a produites le groupe AREVA en 2005 proviennent de sites situés à l'étranger, principalement au Canada, au Niger et au Kazakhstan.
La commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) associée à l'association de juriste SHERPA et à Médecins du Monde suit depuis plusieurs années les conditions d'exploitation de ces mines et leurs impacts environnementaux et sanitaires. Dans un rapport rendu public le 4 avril dernier, ces associations accusent la société AREVA de fournir des informations erronées et incomplètes quant aux conditions d'exploitation des mines. Selon la CRIIRAD, il est apparu que les informations données par AREVA sur l'impact environnemental et sanitaire de ses activités ne rendent absolument pas compte de la réalité. Les problèmes concerneraient aussi bien les sites en cours d'exploitation au Niger que les sites réaménagés comme ceux du Gabon.

Au Gabon et plus précisément à Mounana, le CEA puis la COGEMA ont exploité à travers la société COMUF plusieurs gisements d'uranium entre 1958 et 1999. Depuis la fermeture de la mine, AREVA a été chargé de réaménager le site. Début 2007, la société annonçait qu'il s'agissait du premier réaménagement en forêt équatoriale conforme aux standards internationaux. La qualité du réaménagement a été confirmée par quatre missions de l'AIEA effectuées de 2001 à 2006 pour le compte du gouvernement gabonais. Cependant selon la CRIIRAD, le réaménagement des sites a consisté à simplement recouvrir certains secteurs radioactifs de remblais en terre végétale. Les déchets radioactifs sont toujours dans le sol. La CRIIRAD estime donc que la procédure de réaménagement a été totalement insuffisante. Elle rappelle par ailleurs que les frais de ce réaménagement ont été pris en charge par un budget Européen (le Fond Européen de Développement) : AREVA n'est même pas en mesure d'assumer sa responsabilité financière, s'indigne-t-elle. Quant à la vérification de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, la CRIIRAD remet en cause la neutralité de ces contrôles.
À partir de l'enquête conduite sur place par SHERPA en juin 2006, des témoignages d'anciens travailleurs Gabonais et d'expatriés et des documents consultés par la CRIIRAD, les associations dénoncent également des insuffisances dans les conditions de travail et dans la gestion des résidus radioactifs à l'époque de l'exploitation des mines. Elles estiment que la protection des travailleurs n'était pas correctement assurée, que le suivi médical était inadapté et les médecins non formés. Sur le plan environnemental, la CRIIRAD explique que des bâtiments ont été construits à Mounana avec des matériaux radioactifs (maternité, école, marché) et que plus de 2 millions de tonnes de résidus ont été simplement déversées dans la rivière entre 1961 et 1975.

Au Niger où la SOMAÏR (société des mines de l'Aïr) et la COMINAK (compagnie minière d'Akouta) exploitent depuis respectivement 1971 et 1978 des gisements d'uranium, le constat est lui aussi inquiétant. Suite à leur enquête, les associations témoignent et dénoncent la dispersion de ferrailles contaminées qui se retrouvent sur les marchés des villages, la contamination de l'eau potable distribuée par les compagnies minières par de l'uranium conduisant à une exposition supérieure aux normes de l'OMS, l'accès libre aux déchets d'extraction du minerai laissés à l'abandon sans surveillance, le stockage sans protection contre l'envol des sables radiotoxiques, la protection insuffisante pendant le transport des concentrés uranifères et enfin le déversement en périphérie des villes des ordures des cités minières. Selon la CRIIRAD, les certifications ISO 14001 des deux sociétés fièrement mises en avant par AREVA cachent une réalité qui est loin de correspondre à des pratiques réellement respectueuses de l'environnement et de la santé des salariés et des populations. Au regard de toutes ces informations, la SHERPA estime avoir tous les éléments nécessaires pour lancer une procédure judiciaire.

Pour sa défense, la société AREVA rappelle le lancement en mars dernier de la création d'un observatoire de la santé autour de ses sites miniers notamment en Afrique afin de répondre aux attentes des populations et des parties prenantes. Créé sous l'égide des autorités nationales avec la participation d'organismes scientifiques et d'ONG, cet observatoire devrait inclure notamment un suivi médical des anciens collaborateurs du groupe. Le groupe envisage d'étendre cette veille sanitaire à l'ensemble des mines qu'il opère dans le monde. Nous voulons jouer la transparence absolue, a déclaré à l'AFP Anne Lauvergeon, présidente d'AREVA.

Réactions9 réactions à cet article

ma réaction

Encore un nouveau bel argument pour décredibiliser la prolifération nucléaire en france!

ooseven | 12 avril 2007 à 18h41 Signaler un contenu inapproprié
Re:ma réaction

J'imagine que le PC duquel vous postez ce message fonctionne à l'électricité photovoltaïque, ainsi que votre modem, non ????

Sinon, cherchez aussi du côté de l'exploitation du pétrôle, du charbon ou du gaz, vous y verrez également de belles choses.
Au fait, les chinois n'ont-ils pas rasé une région entière pour se fournir en électricité hydraulique ???

Ne vous trompez pas de combat, l'ennemi n'est pas le nucléaire mais notre consommation. Alors les jugements de valeur....

Nucléïde | 14 avril 2007 à 13h41 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:ma réaction

tout à fait d'accord; l'ennemi est bien notre consommation.
Je parlais de prolifération et non de l'exixtant. Nuance...

ooseven | 14 avril 2007 à 15h42 Signaler un contenu inapproprié
mine d’uranium de Mounana

Bonjour,
Je suis une Gabonaise originaire de la ville de Mounana dans j’y suis née d’ailleurs.
Je remercie beaucoup les associations qui dénoncent le comportement négligeant des responsables de la COMUF envers leurs anciens employés et la population de Mounana et ses environs.
J’avoue que le problème de la radio activité à Mounana est réel et bien grave. Malheusement ni les autorités abonaises ni les les responsables d’AVERA n’ont fait ce qu’il faut pour préserver la santé de la pppulation de Mounana encore moins sur l’environnement. Il y a en ce moment un ressortissant français qui vit encore à Mounana. Je pense la présence de ce monsieur à Mounana en dit long sur la situation de Mounana. sinon pourquoi serait -il encore là étant donnée que les activités de la Comuf ont été interronpues depuuis lontemps.
La population de Mounana aimerait voir clair dans cette histoire! car l’uranium est toujours dans le sous sol de Mounana. Et la population est toujours exposée aux effets de la radio activité.
Pourquoi négliger une ville qui pendant plusieurs années a servit de lévier économique aussi bien pour le Gabon mais surtout pour la France? Que vont devenir les gens de Mounana qui continuent à vivre dans les maisons contruites avec des matériaux contaminées? Est- ce parce que Mounana est une ville entourée par la radio activité que depuis le départ de la COMUF est ressemble à une ville fantôme car aucune mesure d’accompagnement n’a été mise en place pour relancer l’économie de cette ville. Mounana et sa population sont abondonnées à eux mêmes!

Bimen | 19 avril 2007 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:ma réaction

Ben voyons ! Et vous faites sûrement confiance à AREVA pour gérer de la même façon la super-centrale nucléaire dernier cri EPR ?! Ca ne les a pas gêné de fournir de faux documents et de faux rapports pour ce site : qui vous dit que ça les gênerait d'en faire autant concernant les aspects sécurité et environnement d'EPR ?

Ca ne vous dérange pas de minimiser l'importance de cette situation, juste à la suite du témoignage de cette jeune gabonaise originaire de cette ville ? Vs ne pensez pas vos propos un petit peu indécentes ?

Je suis entièrement d'accord avec vous qd vs dites que l'origine du(des) problème(s) est certainement en partie notre sur-consommation. Mais cela ne justitfie pas à mes yeux le recours au nucléaire, qui entre-autre ne nous assure aucunement l'indépendance énergétique (contrairement aux propos de N. SARKOZY).

Tony | 19 avril 2007 à 18h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:ma réaction

La situation en Afrique est critique, plus encore aujourd'hui qu'il y a quelques années, où l'on partait du principe que l'on pouvait y deverser toute "notre" merde (NDLR: "notre" pour l'ensemble des pays dévellopés).
Il n'y a pas plusieurs façon d'envisager le problème, pour le RESOUDRE, car oui, il faut résoudre ce problème qui consiste à croire que l'Afrique n'est pas un continent respectable, sur tous les plans, et que le fait de le polluer soit normal.

Arrêtons une bonne fois pour toutes ce double langage qui consiste à nous faire que les normes sécurité environnement étant respectées, il n'y a aucun risque pour l'activité en question.

Mettons plus de rigueur dans nos activités industrielles expatriées, quitte à en payer le prix nécéssaire, et l'Afrique se portera mieux.

Et puis, allons un peu plus loin, en déplacant le problème à l'ensemble des pays dévellopés qui souhaitent plus que jamais s'industrialiser, et qui sont eux aussi tributaires d'une conduite parfois indigne des exploitants (cf exon mobil en amérique du sud)

Un peu d'éthique dans ce monde d'insdustriels ne ferait pas de mal, et nous aurions tous la conscience un peu plus tranquille; c'est sûr, il y aurait d'énormes pertes d'argent en retour, mais au regard d'une consommation qui baisserait dans nos pays riches, l'armotissement serait alors suffisant pour que l'on ne se rende compte de rien.

ENvi-Sécu | 20 avril 2007 à 16h11 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:ma réaction

Si, l'ennemi est le nucléaire !
pour moi, une seule réponse:
cf. site "réseau sortir du nucléaire", qui nous démontre par A+ B que les installations nucléaires d'aujourd'hui, souvent vétustes, peuvent être remplacées en 5 à 10 ans par des énergies propres...
Eh oui, il faut s'y mettre et y croire, ce n'est pas parce que la France a ses intérêt avec cette industrie tellement polluante que rien ne doit changer !

Les chinois ne sont pas un exemple en la matière, leur développement actuel n'est pas raisonné, mais plutôt du genre sacrifice- et surtout, il est loin d'être à l'échelle de notre petit pays!

cécé | 05 février 2008 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié
Re:mine d’uranium de Mounana

Pourquoi ne pas prendre en main une association sur place, notamment avec l'aide du CRIIRAD ?
C'est un combat nécessaire, je crois!
Moi je suis née Française, et quand j'y pense, quelle chance ! Par rapport au pays d'Afrique, que je connais un peu... L'exploitation de toute ces matières premières, qui ont permis au Pays du Nord de se "développer", me révolte ! Le pire, c'est que ça continue!
Il faut réussir, dans le cas de Mounana, à faire que les habitants eux-même dénoncent AREVA, les problèmes de santés (il parait que les médecins aussi sont corrompus !!! source: publiceye.ch)... Il est inconcevable que ce "groupe" continue d'arborer des certification qualité !
Courage, il faut se battre !!!

cécé | 05 février 2008 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié
somaïr-cominak

que penser des millions de m3 d'eau transformé en acide sulfurique pour extraire l'uranium des roches et aprés passage en four déversé pour former un lac de jus uraniés.Que dire des lacs d'huiles de vidange.Beaucoup de migrateurs y meurent.Les anciens travailleurs de ces mines ne sont pas contactés par AREVA pour examen de santé....

l'étincelle | 22 novembre 2009 à 00h59 Signaler un contenu inapproprié

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