Vendredi 17 mai, l'Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) a annoncé "que les réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 peuvent redémarrer en toute sûreté". "Après un examen approfondi des résultats (1) fournis par l'exploitant, l'AFCN confirme que les onze exigences de sûreté préalables au redémarrage ont été pleinement satisfaites", indique le communiqué.
En janvier, l'AFCN avait demandé à Electrabel, filiale de GDF Suez, de répondre à ces onze exigences préalables ainsi que cinq exigences après redémarrage. "L'exploitant a remis en dates des 15 et 26 avril un addendum aux dossiers de sûreté, reprenant les résultats relatifs aux exigences", explique l'agence, ajoutant qu'elle "confirme que toutes les questions de sûreté (2) (3) liées aux exigences préalables au redémarrage sont résolues".
Redémarrage immédiat
"Suite à la décision de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire, Electrabel lancera directement les opérations de redémarrage des deux unités" a annoncé le jour même l'opérateur des deux réacteurs précisant que "ces opérations prendront entre deux et trois semaines et seront suivies de près par les autorités de contrôle".
De son côté, le gouvernement belge a indiqué avoir pris acte de l'avis de l'agence de sûreté, mais qu'il ne lui revenait pas de se prononcer sur cet avis, rapporte l'AFP. "Nous sommes face à un régulateur indépendant et nous n'avons aucune possibilité d'immixtion", a expliqué la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet.
Quant à Greenpeace, l'association a annoncé son intention de traduire le gouvernement en justice pour cause de négligence coupable. "Les choses sont claires : ce n'est pas le gouvernement qui régit ce pays, mais l'industrie nucléaire", déplore-t-elle.
Pour rappel, en août 2012, l'AFCN avait annoncé la découverte de quelque 8.000 microfissures sur la cuve du réacteur 3 de la centrale de Doel. Il s'agirait de défauts de fabrication attribués à une entreprise hollandaise ayant fabriqué une vingtaine de cuves (4) similaires et aujourd'hui disparue. En septembre, les mêmes défauts, mais en moins grand nombre, étaient découverts sur la cuve du réacteur 2 de la centrale de Tihange.