L'exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants continue d'augmenter en France. C'est ce qui ressort du bilan 2019 réalisé par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La dose individuelle moyenne, qui s'établit à 1,20 millisieverts (mSv), est en hausse de 7 % par rapport à l'année précédente.
En dehors des travailleurs exposés à la radioactivité naturelle (2,18 mSv), à plus de 98 % des personnels navigants (aviation), les plus exposés restent les travailleurs du nucléaire avec une dose moyenne de 1,46 mSv, en hausse de 4 % par rapport à l'année précédente. Dans cette catégorie, ceux intervenant dans la fabrication du combustible (2,62 mSv) et dans la logistique-maintenance (1,89 mSv) le sont encore davantage.
Après le nucléaire, vient tout de suite la catégorie « Autres » qui, avec une dose moyenne de 1,04 mSv, connaît une hausse de… 65 % par rapport à 2018. Cette catégorie regroupe les secteurs d'activités suivants : gestion des situations de crise, inspections et contrôles, activités à l'étranger, activités de transport dont l'utilisation n'est pas précisée, activités non classées dans la nomenclature. "Nous avons identifié que cette augmentation concerne principalement le secteur de l'« Expertise et contrôle »", précise l'IRSN à Actu-Environnement. Un secteur dont la dose moyenne s'élève à 1,48 mSv en 2019, contre 0,98 mSv en 2018.
Les travailleurs de l'industrie non nucléaire ont, quant à eux, reçu une dose moyenne de 0,98 mSv, en hausse de 11 %.
Dépassements de la limite annuelle pour cinq travailleurs
« Plus de 91 % des travailleurs suivis ont reçu une dose annuelle inférieure à 1 mSv », rassure l'IRSN. Cette valeur correspond à la limite réglementaire de dose pour le public. Des dépassements de la limite annuelle réglementaire de 20 mSv ont été enregistrés pour cinq travailleurs, contre dix en 2018. Quatre concernent le domaine médical et un le secteur des « organismes privés d'inspection et de contrôle » avec un dépassement à… 220,39 mSv. « Ce cas a été maintenu faute de retour du médecin du travail mais les éléments de l'enquête dont nous disposons vont dans le sens de l'absence d'exposition du travailleur », explique le service communication de l'Institut.
Quant aux expositions internes, la surveillance en conditions normales de travail montre un taux de 0,5 % d'examens positifs, contre 0,4 % en 2018. Le taux est de 15 % dans le cas d'une surveillance spéciale, c'est-à-dire lorsqu'un événement avec suspicion de contamination est intervenu (à 94 % dans le nucléaire), contre 15 % en 2018. « Le nombre de cas avérés de contamination interne reste faible : neuf travailleurs ont eu une dose efficace engagée supérieure ou égale à 1 mSv », indique l'IRSN. La surveillance de l'exposition interne concerne les salariés amenés à travailler en présence de sources non scellées et susceptibles d'être contaminés par inhalation, pénétration transcutanée, blessure ou ingestion.