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Actu-Environnement

La Société Forestière de la Caisse des Dépôts fixe de nouvelles orientations face au changement climatique

Afin d'anticiper les modifications climatiques qui s'annoncent et leurs impacts sur les écosystèmes forestiers, la société forestière de la Caisse des dépôts fixe de nouvelles orientations de sylviculture pour la gestion de son patrimoine.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
Comme de nombreuses études l'ont démontré, les écosystèmes forestiers se situent au cœur de la problématique du climat, y jouant alternativement le rôle de puit ou d'émetteur de carbone. Ils subissent les modifications climatiques mais peuvent également influer à plus ou moins long terme sur ces bouleversements. Ces écosystèmes seront par exemple perturbés par un régime de précipitations modifié, alternant augmentation de pluies et périodes de sécheresse estivale. Vents, incendies et parasites pourraient être en recrudescence. Le processus de déplacement des zones de végétation, déjà entamé, devrait se poursuivre de 150 km à 550 km vers le Nord et de 150 m à 550 m en altitude. Pourtant aujourd'hui les forêts produisent davantage du fait du réchauffement climatique et de l'accumulation de CO2. Si la capacité individuelle des arbres à s'adapter ne doit pas être sous-estimée, on notera que selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) la grande majorité des organismes et écosystèmes en Europe aura des difficultés à s'adapter aux changements climatiques. Certains arbres souffrent déjà de stress hydrique, d'une sensibilité accrue aux ravageurs ou de difficultés de régénération. Des mortalités accrues doivent être anticipées.

C'est pourquoi pour faire face aux perturbations qui s'annoncent ou qui sont déjà perceptibles, la Société Forestière de la Caisse des Dépôts applique désormais aux 230.000 hectares de patrimoine forestier dont elle a la gestion, six grandes orientations en matière de sylviculture. L'objectif de la Société Forestière est de préserver la santé et la valeur des forêts qui lui sont confiées, faire face à l'évolution des marchés et répondre aux attentes de ses clients ainsi qu'aux enjeux de la société. Pour cela, la Société Forestière a mené une réflexion à partir des travaux des conférences internationales, des rapports du GIEC, des études de Météo-France et de l'INRA.
Aujourd'hui après trois ans d'études renforcées, la Société Forestière a décidé de mettre en place pour trois ans, un nouveau dispositif de sylviculture intégrant le changement climatique.

Cette intégration se traduit notamment par le choix d'essences à croissance rapide dont la révolution est inférieure à 50 ans qui n'auront donc pas à subir la période climatique bouleversée. La Société Forestière souhaite également privilégier des essences dites de transition à la fois performantes dans le climat actuel et adaptées au climat futur. Elle a déjà retenu, en feuillus, le robinier, le tilleul et le chêne sessile. Elle travaille sur d'autres, dont le platane et, avec des réserves, les érables. Elle retient pour les résineux, les pins maritimes, laricio et sylvestre, ainsi que le douglas, le cèdre et le sapin de Nordmann. Elle sera, enfin, très attentive à l'implantation des feuillus à longue révolution, comme le hêtre qui, selon les experts, subirait le plus les impacts du changement climatique.
Par ailleurs, la Société Forestière porte une attention particulière à la réserve en eau du sol. En corollaire de la sécheresse, le changement climatique soulève également de nombreuses questions concernant la ressource en eau disponible dans les sols. La Société Forestière privilégie ce critère d'analyse et examine en priorité la capacité des sols à restituer l'eau aux peuplements, selon les saisons et les essences.
Toutefois, la société gestionnaire des forêts entend bien maintenir une certaine biodiversité.
D'autre part cette politique n'est pas figée mais réversible. Elle sera remise en question tous les trois ans afin de prendre en compte de nouvelles informations et pourra si nécessaire s'adapter aux nouvelles connaissances sur le sujet.
Enfin, la Société Forestière propose de se fixer un repère en 2050 période qu'elle considère comme charnière et au-delà de laquelle la forêt française pourrait être réellement touchée et changer d'aire climatique. À cette date, la société forestière prévoit de réaliser un bilan complet de son patrimoine et d'évaluer les parcelles qui seront à maturité de celles qui ne le seront pas encore.

Avec ses nouveaux axes de décisions, la Société Forestière concrétise son analyse par laquelle il lui paraît plus raisonnable d'agir plutôt que de ne rien faire afin de diminuer ce que serait le coût du statu quo et préserver la santé et donc la valeur des investissements forestiers dont la gestion lui est confiée.

Réactions1 réaction à cet article

hypothése fausse ?

c'est une trés bonne chose de reagir , mais vous partez de l'hypothése que l'europe et la france vont vers un climat plus chaud et plus sec ,ce qui est le cas a l'heure actuelle,or de plus en plus de scientifiques pensent que l'europe ,notamment avec l'inversion du Gulf stream,subira une modification de cette tendance nous amenant au contraire vers un climat plus froid qu'a l'heure actuelle .
S'adapter a une medditerraneisation de nos climats est peut-etre alors une erreur ?

roger

Anonyme | 04 juin 2007 à 01h51 Signaler un contenu inapproprié

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