La puissance totale installée de solaire thermodynamique est estimée à 4.845 MW fin 2017, indique Eurobserv'ER. Si la moitié est située en Europe (2.314 MW), l'essentiel des nouvelles installations se situe dans les pays où les conditions d'ensoleillement sont optimum : Chine, Australie, Afrique du sud, pays du Golfe et du Maghreb....
L'Espagne a longtemps dominé ce marché, avec la construction de 49 centrales commerciales entre 2007 et 2014. Mais après un moratoire décidé en 2012, la filière s'est arrêtée. Les installations existantes produiraient plus de 5 TWh, "sans rencontrer aucun problème d'exploitation". Mais cela ne devrait pas suffire pour concurrencer d'autres renouvelables dans le cadre de nouveaux appels à projets technologiquement neutres.
Ailleurs, le rythme d'installation devrait s'amplifier. Quelque 1.625 MW sont dans les cartons, aux quatre coins du monde. La Chine porte neuf projets sur les 22 en cours de construction. "A cette puissance, il faut ajouter 18 autres projets à plus long terme représentant une puissance additionnelle de 2.245 MW (785 MW en Chine, 700 MW à Dubaï, 360 MW en Afrique du sud, 250 MW en Inde)".
Une réelle accélération au vu de ces dernières années : "Une seule installation de taille commerciale a été mise en service durant l'année 2017, la centrale de Xina Solar One (100 MW) en Afrique du sud. Cette puissance supplémentaire est comparable à celle de 2016 où trois centrales avaient été connectées : Bokport (50 MW) et Khi Solar One (50 MW) en Afrique du Sud, SunCan Dunhuang (10 MW) Phase I en Chine", détaille Eurobserv'ER.
Au cours de l'été 2018, la France devrait mettre en service sa première centrale à concentration de taille commerciale (9 MW, 20 GWh par an), à Llo (Pyrénées orientales). Mais "selon Suncnim, concepteur du projet, le niveau de puissance et la technologie de stockage de ce projet ne sont plus adaptés au marché mondial de l'électricité. L'industriel préfère désormais se focaliser sur la partie thermique de la centrale", précise Eurobserv'ER.