Alors que pour la première fois, les investissements dans les projets d’énergie renouvelable accusaient un ralentissement en 2012,
la part des pays émergents dans ces investissements s’accroit d’année en année pour atteindre 46% du total des
112 milliards d’investissements en 2012, contre seulement 30% en 2007.
Pour faire face à l’augmentation de ses besoins en énergie, chaque grand pays émergent a développé, à côté d’une politique énergétique classique, une stratégie de développement durable basé sur
l’exploitation de ses sources d’énergie renouvelable. Non sans susciter parfois la méfiance des ONG devant les bouleversements que
certains grands équipements ne manquent pas de provoquer.
Le plus grand parc solaire du monde se situe actuellement à Chankara, en Inde, dans l’Etat du Gujarat.
Avec une capacité de production de 214 mW et ses 2000 hectares de capteurs solaires en couche mince,
il devance de peu le parc solaire de Golmud en Chine (200 mW) et distance les plus grands équipements
américains (Aqua Caliente, 100 mW) et européens (Perovo, Ukraine, 100 mW).
Le projet de Chankara prévoit
même de porter la capacité de production à 500 mW dès 2014, soit la consommation de quelque 3 millions de
foyers indiens (qui consomment en moyenne 20 fois moins que les citoyens américains).
Au Maroc, le parc solaire d’Ouarzazate offrira une capacité de 160 mW en 2014, puissance portée à 500 mW
dans un second temps (soit la puissance nécessaire pour alimenter une ville de 1,5 millions d’habitants au Maroc).
Cette stratégie de développement durable prévoit de faire éclore 5 parcs solaires d’ici la fin de la décennie et un
développement similaire de l’éolien. Elle permettrait à l’énergie durable de couvrir 42% des besoins en électricité du royaume marocain.
Au Mexique, le recours à l’énergie éolienne est présenté comme un élément clef de la lutte contre la précarité énergétique.
Le parc éolien géant de l’état d’Oaxaca, avec sa capacité de 400 mW, participe à la stratégie de développement durable soutenue
par le gouvernement mexicain qui voudrait porter la part de l’énergie verte à 15% de la couverture des besoins en énergie du pays
à l’horizon 2020.
Mais une polémique oppose les concessionnaires du parc éolien et les autorités locales d’une part, qui soutiennent
que l’exploitation des sources d’énergie renouvelable aura des retombées positives sur l’ensemble de la population, générant emplois
et revenus, et d’autre part une fraction importante de la population locale qui conteste notamment le mode de concession des terres.
C’est un débat similaire que suscitent les projets hydroélectriques géants qui se font jour dans certains grands pays émergents comme
les barrages d’Itaipu et de Belo Monte au Brésil, et surtout le barrage des Trois-Gorges en Chine.
En effet, au contraire des projets
d’énergie solaire qui sont généralement implantés dans des zones désertiques, les projets hydroélectriques peuvent avoir un impact sur
l’environnement et les populations de l’ensemble du bassin du cours d’eau sur lequel ils sont installés. Pour mémoire, le barrage des
Trois-Gorges a nécessité le déplacement et le relogement de quelque 1,8 million de personnes. Cependant, il produit à lui seul
annuellement 85 TWh soit 3% de la consommation nationale chinoise d’électricité, à plus de 80% d’origine thermique au charbon,
très polluante. Les questions soulevées par le développement durable en Chine sont ainsi à l’échelle du pays : gigantesques…
Pour poursuivre votre lecture sur la précarité énergétique, notamment à travers le volet électrique : http://www.legrand.com/FR/agir-contre-la-precarite-energetique_13065.html