Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Un siècle pour interdire l'amiante : l'inertie française

Amiante : du miracle au cauchemar Actu-Environnement.com - Publié le 21/06/2010
Amiante : du miracle au cauchemar  |    |  Chapitre 3 / 7
   
Un siècle pour interdire l'amiante : l'inertie française
   
Au lendemain de la publication mouvementée en juillet 1996 d'une expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) consacrée aux ''Effets sur la santé des principaux types d'exposition à l'amiante'', la France prend la décision d'interdire dans un décret de décembre 1996, ''la fabrication, la transformation, la vente, l'importation, la mise sur le marché national et la cession à quelque titre que ce soit de toutes variétés de fibres d'amiante, que ces substances soient ou non incorporées dans des matériaux''.

La découverte de fibroses chez les ouvriers d'une usine de textile de Condé-sur-Noireau (Calvados) utilisant l'amiante par un inspecteur du travail remonte pourtant à … 1906. Dès 1945, l'asbestose est prise en charge comme maladie professionnelle en France, avant que les maladies générées par les poussières d'amiante ne fassent l'objet d'un tableau spécifique (n°30) en 1950. En 1976, le mésothéliome est ajouté à ces maladies, puis le cancer broncho-pulmonaire en 1985.

Sur le plan international, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) classe dès 1973 les amphiboles parmi les substances cancérogènes, avant de procéder ainsi avec toutes les variétés d'amiante quatre ans plus tard.

Comment expliquer que la France ait attendu 46 ans après le Royaume-Uni, 31 ans après les Etats-Unis pour prendre les premières mesures de précaution ? A quoi est dû ce paradoxe entre la reconnaissance progressive du danger de l'amiante en milieu professionnel, et l'inertie des pouvoirs publics quant à une éventuelle interdiction ?

D'autant plus que les signes avant-coureur de la dangerosité de la fibre ont été nombreux : ainsi, l'affaire Amisol, du nom de cette usine textile de Clermont-Ferrand, où les ouvrières, qui travaillent dans une atmosphère saturée par les poussières d'amiante, se mettent en grève pendant 31 mois et occupent l'usine. En 1974, les chercheurs du campus de Jussieu s'inquiètent des conséquences sanitaires du flocage des bâtiments universitaires et se regroupent en un collectif.

ENDEL, groupe GdFSuez, vous accompagne dans votre démarche de mise en conformité réglementaire par rapport à l’amiante


La majorité des bâtiments construits avant 1997 contiennent de l'amiante qu'il faut retirer. ENDEL vous apporte son savoir faire depuis 14 ans dans la mise en conformité réglementaire par rapport à l’amiante : de la préparation des interventions de dépollution jusqu'à la remise en état de vos équipements et locaux.

Consulter le publi-reportage

Ces questions, auxquelles se sont heurtées de nombreuses victimes et de nombreux chercheurs, trouvent un début de réponse dans un rapport du Sénat publié en 2005, consacré au drame de l'amiante.

Tout d'abord, le fait que l’exposition à l’amiante ne concerne presque que le monde ouvrier : il faut attendre le milieu des années 1970 et que des enseignants-chercheurs de Jussieu médiatisent le sujet pour que la réglementation évolue et que soit en partie interdit le flocage en 1977. Les longs délais de latence des maladies de l’amiante sont aussi un élément d'explication. Viennent ensuite les carences du système français de santé au travail et de prévention des risques professionnels : celles-ci résultent de l’absence, à l’époque, de systèmes de veille et d’alerte, du rôle ambigu de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), de l’inadaptation et du manque de moyens de la médecine et de l’inspection du travail, et plus généralement de la traditionnelle sous-administration des départements ministériels en charge du travail et de la santé, comme l’ont révélé, notamment pour ce dernier, les crises sanitaires du sang contaminé et des farines animales'', rappelle le Sénat.

S'ajoute à cela la prépondérance du Comité permanent amiante (CPA), lobby de l'industrie, à qui ''le dossier de l’amiante [a] été officieusement délégué'' entre 1982 et 1995. Décrites par le menu dans le rapport du Sénat, les ficelles du CPA sont si ''cousues de fil blanc'' que le crédit qui lui a été apporté paraît rétrospectivement invraisemblable…

Victor Roux-Goeken

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

Retour au sommaire

RéactionsAucune réaction à cet article

 

Réagissez à cet article ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- disposant d'un porte-monnaie éléctronique
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
[ Tous les champs sont obligatoires ]
 

Partager