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Actu-Environnement

Les maladies de l'amiante

Amiante : du miracle au cauchemar Actu-Environnement.com - Publié le 21/06/2010
Amiante : du miracle au cauchemar  |    |  Chapitre 2 / 7
L’amiante est associé à plus de 2.500 décès professionnels par an. ''En 1993, pour ce qui concerne les assurés relevant du régime général, 544 maladies professionnelles, soit 8% du total des maladies professionnelles avaient été reconnues comme étant dues à l'amiante. En 2002, ce sont 4.494 maladies professionnelles qui sont attribuées à l'amiante, soit 14% de toutes les maladies professionnelles, en deuxième rang après les troubles musculo-squelettiques'', selon un rapport du Sénat de 2005 consacré à la gestion des fonds de l'amiante. Plus de 35.000 décès ont été constatés en France du fait de l'amiante du milieu des années 1960 jusqu'à son interdiction en 1997. 60.000 à 100.000 décès sont attendus dans les 20 à 25 ans à venir.

Les maladies professionnelles de l’amiante

Les maladies de l'amiante ont des degrés de gravité variables. Elles n'ont pour la plupart pas de traitement curatif, et nécessitent un dépistage précoce. La fibrose pulmonaire, ou asbestose, ainsi que les atteintes pleurales bénignes, font partie des maladies respiratoires non cancéreuses. La fibrose pulmonaire est provoquée par une exposition importante et de plus ou moins longue durée aux fibres d’amiante. La période de latence entre exposition et apparition de la maladie est de 10 à 20 ans. Cette maladie se traduit par une gène respiratoire pouvant évoluer vers l’insuffisance respiratoire et cardiaque, et est associée à un risque plus élevé que les autres de cancer du poumon, accru en cas de tabagisme.

Les atteintes pleurales bénignes consistent en plusieurs types de lésions : plaques pleurales, pleurésies, fibrose pleurale diffuse, dues à la migration des fibres d'amiante du poumon vers la plèvre. Les plaques pleurales sont des zones de fibrose, d'épaississement de la plèvre, parfois calcifiées. Mais elles ne provoquent généralement pas de troubles, contrairement à l'asbestose. Les plaques pleurales représentent 70 % des maladies professionnelles liées à l’amiante reconnues en France.

Deux cancers sont liés à l'amiante. Le cancer broncho-pulmonaire est lié à une exposition élevée et de longue durée aux fibres d'amiante, même en l'absence d'asbestose. Le risque est fortement majoré en cas d'exposition à d'autres agents cancérogènes, comme la fumée de tabac. ''A même niveau d’exposition, les fumeurs courent un risque dix fois supérieur à celui des non-fumeurs'', indique l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS). Les délais de latence entre exposition à l’amiante et apparition de la maladie sont de 15 à 20 ans en moyenne, voire 30 ans. Il est possible de guérir d'un cancer du poumon lorsqu'il est diagnostiqué précocement.

Le mésothéliome pleural est LE cancer de l'amiante, quasi spécifique de l'exposition à cette substance. Il se déclenche 20 à 40 ans après l'exposition et peut être provoqué par une exposition très faible et de courte durée. Douleurs thoraciques, toux et gêne respiratoire en sont les principaux symptômes. ''C’est un cancer de très mauvais pronostic, aucun traitement n’a encore fait la preuve de son efficacité'', selon l'AISS.

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''De nos jours, l'incidence des mésothéliomes augmente de 5 à 10% par an dans les pays industrialisés, notamment en France, et cette augmentation est essentiellement due, selon toute vraisemblance, aux expositions professionnelles à l'amiante qui ont prévalues au cours des 40 dernières années dans ces pays'', note l’Inserm dans sa fameuse expertise collective de 1996.

Enfin, d'autres cancers - du larynx, digestifs ou urogénitaux – peuvent être liés à une exposition à l'amiante. Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), un quart des hommes actuellement à la retraite ont été exposés professionnellement à l’amiante.

Certaines professions doivent faire l’objet d’une attention particulière car leurs interventions les mettent en contact direct avec les flocages, les calorifugeages, les cloisons et les dalles amiantés dans les bâtiments construits avant 1997, rappelle le rapport du Sénat de 2005 : les professions de ‘’second œuvre’’ dans le bâtiment, les personnels de maintenance et d’entretien des immeubles ainsi que les ouvriers chargés du confinement et du retrait de l’amiante. Des mesures spécifiques d’information et de précaution ont été prises en leur faveur, mais peu sont respectées (voir 5e article). Un à deux millions de salariés sont concernés par ce type d’activité.

L'amiante environnemental

17% des cas de mésothéliomes peuvent être attribués à de l’amiante environnemental, c’est-à-dire hors du cadre professionnel. Il existe aussi des expositions d’origine industrielle, mais le nombre de victimes est impossible à déterminer ''du fait de la quasi-impossibilité d’identifier les expositions de façon rétrospective'', note le Sénat Toutefois, 15 % à 20 % de tous les mésothéliomes pourraient être dus en France à ce type d’exposition.

En France, seuls deux sites géologiques sont à l’origine d’expositions naturelles à l’amiante. Le premier en Nouvelle-Calédonie, dont les sites contenant de l’amiante représentent 40% de la surface de l’île ! L’amiante n’y a été interdit qu’en 2007, soit dix ans après la métropole. Le deuxième site se situe en Haute-Corse, où se trouvent deux sources de pollution : la présence d’une friche industrielle à Canari, à l’emplacement de l’ancienne mine d’amiante, ainsi que l’existence d’amiante à l’état naturel. L’exploitation de la mine de Canari a débuté dans la première moitié du vingtième siècle et s’est achevée en 1965. 1 413 personnes ont travaillé sur ce site sans mesures de protection particulières.

Victor Roux-Goeken

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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