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Un appel d'offres pour créer une filière industrielle

Eolien offshore : le lancement de la filière française Actu-Environnement.com - Publié le 09/01/2012
Eolien offshore : le lancement de la...  |    |  Chapitre 1 / 5
Même s'il est jugé un peu timide par certains acteurs européens, l'appel d'offres éolien offshore, publié en juillet 2011, devrait représenter un véritable levier pour le développement d'une filière industrielle en France.

© Symorg


Depuis plus d'un an, et ce, avant même la publication de l'appel d'offres éolien offshore par le gouvernement français, les industriels sont dans les starting-blocks. En ligne de mire, des enjeux économiques considérables ! Energéticiens, constructeurs, assembliers ou sous-traitants se sont donc organisés pour ne pas rater le départ et tirer ainsi profit du développement de cette filière française émergente. Cette dernière, à la différence de certains pays européens comme l'Allemagne ou le Danemark qui ont investi très tôt dans cette énergie, n'est pas encore structurée. Publié le 11 juillet 2011, l'appel d'offres éolien offshore a donné le départ et devrait permettre à la France de rattraper en partie son retard industriel.
A travers le Grenelle de l'environnement, la France s'est donnée pour objectif d'obtenir une puissance installée de 6.000 MW d'ici 2020. La première tranche de l'appel d'offres porte sur une capacité de 3 GW répartie dans cinq zones maritimes prédéfinies pour un investissement estimé à plus de 10 milliards d'euros. Au total, près de 600 éoliennes devraient être installées au large du Tréport (750 MW), de Fécamp (500 MW), de Courseulles-sur-Mer (500 MW), de Saint-Brieuc (500 MW) et de Saint-Nazaire (750 MW) dans cinq ou six ans. Les résultats devraient être connus courant avril 2012, juste avant la publication de la deuxième tranche de l'appel d'offres éolien offshore.

Un cahier des charges précis

Elaboré par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le cahier des charges s'articule autour de trois critères. La qualité du projet industriel et social ainsi que le prix d'achat de l'électricité proposé compteront chacun pour 40 % de la note finale, alors que le respect de la mer et de ses usages entrera à hauteur de 20 %. Mais, ce qui pourrait faire réellement la différence dans la décision du gouvernement est avant tout la création de nouvelles capacités de production sur le territoire français.

"Chaque candidat doit présenter ses intentions et engagements en termes de constitution d'une ligne d'assemblage et d'approvisionnement, de mobilisation des infrastructures portuaires, de partenariats industriels, de perspectives d'emploi…", précise le ministère. Ainsi, le cahier des charges est extrêmement exigeant sur le programme industriel proposé par le candidat, qui se doit de nouer des partenariats avec le plus grand nombre de sous-traitants ou partenaires actifs à tous les niveaux de la chaîne de production, afin de sécuriser l'approvisionnement. Selon Nicolas Wolf, président de la France Energie Eolienne (FEE) et directeur général de Vestas France, le développement de cette filière pourrait également générer la création d'environ 10.000 emplois sur toute la chaîne de valeur.

Peu d'étrangers, beaucoup de Français

Conséquence directe des exigences du cahier des charges sur le volet industriel, peu de consortiums se sont, pour l'instant, positionnés en tant que candidats. La date limite de dépôt des dossiers étant fixée au 12 janvier, les acteurs ne risquent vraisemblablement pas de changer. A ce jour, seulement trois grands consortiums réunissant surtout des industriels français ont communiqué leurs intentions.
Un objectif de 6 GW déjà compromis ?

Le fait d'organiser deux appels d'offres pour un total de 6 GW alors que l'objectif pour 2020 porte exactement sur cette puissance installée n'est pas logique. Les 3.000 MW envisagés au départ pouvant se traduire au final par l'installation de seulement 2.500 MW. "Une fois les études de faisabilité techniques réalisées, certaines zones devraient être écartées en raison de la difficulté de pose des éoliennes ou bien de recours juridiques, ce qui diminue la capacité installée. D'où la nécessité d'avoir des zones un peu plus vastes afin de pouvoir redisposer certaines éoliennes en cas de problèmes ou pour faciliter la concertation avec les acteurs locaux", avance Frédéric Lanoë. Pour information, le taux de chute lors du premier appel d'offres britannique était d'environ 20 %...

Le premier à s'être fait connaître est le consortium mené par EDF EN. Positionné au départ sur la totalité des zones en lice, l'énergéticien qui s'est associé avec Alstom a préféré renoncer à celle du Tréport afin de se concentrer sur les quatre autres zones. Ce retrait bénéficie au deuxième consortium réunissant GDF Suez, Vinci et Areva qui se retrouve désormais seul candidat pour ce site de Seine-Maritime. Outre ce dernier, GDF Suez a déclaré être intéressé par les zones de Fécamp, Courseulles et Saint-Brieuc. Enfin, le dernier groupement est piloté par l'alliance Iberdrola et Eole-Res qui sera candidate sur deux des cinq zones de l'appel d'offres : Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. Deux sociétés de projets, détenues à 70% par Iberdrola et 30% par Eole-Res, seront créées et déposeront chacune un dossier.

Un appel d'offres suffisant en termes de capacité ?

Outre la contrainte majeure de développer une véritable filière industrielle, beaucoup d'acteurs, reconnus dans le monde de l'éolien, ont préféré ne pas répondre à cet appel d'offres, car ils l'ont jugé trop limité en termes de capacité. "Initialement, la FEE avait proposé au gouvernement de faire un appel d'offres globale sur les 6 GW, sans avoir à le diviser en deux lots. Cela aurait été plus pertinent pour favoriser l'éclosion de la filière et également plus satisfaisant pour justifier les investissements industriels requis", précise Nicolas Wolf. Ce point de vue est également partagé par Frédéric Lanoë, directeur France d'EDP R qui souhaite que le deuxième appel d'offres soit plus ambitieux, avec des zones plus grandes et plus réparties. La présence d'un grand nombre d'acteurs français est aussi une raison avancée pour expliquer l'absence de certains industriels étrangers. Ces derniers estimant peut-être que le gouvernement privilégierait les industriels nationaux afin de créer la filière. "Des mariages et des rapprochements entre acteurs, pour la plupart français, ont été organisés très rapidement ce qui a poussé Vestas à rester un peu en retrait et se préparer au second appel d'offres", explique Nicolas Wolf.

Clément Cygler

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