
A compter du 1er septembre 2014, seuls les professionnels qualifiés RGE correspondant à leur activité pourront faire bénéficier leurs clients de l'Eco-PTZ, via le décret sur l'éco-conditionnalité simplifiant les procédures bancaires.
La ministre a confirmé la publication du décret sur l'éco-conditionnalité à cette échéance précisant les critères de qualification des entreprises RGE chargées de vérifier elles-mêmes la qualité des travaux et non plus les banques jusqu'alors réticentes à accorder ce type de prêts. La loi allège donc les procédures de demande de prêts auprès des banques, "le respect de l'éco-conditionnalité étant assurée par les professionnels RGE". Un amendement sera présenté en ce sens au collectif budgétaire, en cours de discussion au Parlement, a-t-elle précisé.
Transfert de responsabilité des banques
Si la parution du décret n'était plus remise en question, l'application concrète du texte faisait encore débats le 19 juin : une réunion interministérielle à Matignon devait trancher sur cette question. Les conditions du transfert de responsabilité de la banque à l'entreprise RGE restaient à définir.
Les fédérations du bâtiment réclamaient une entrée en vigueur immédiate du texte. Une position partagée par Jacques Pestre, directeur général de Point.P Matériaux de Construction et Marcel Torrents, président du directoire de Delta Dore qui co-pilotent le plan "Rénovation thermique des bâtiments" dans le cadre de la Nouvelle France industrielle, sous l'égide du ministère de l'Economie et du Redressement productif. Ce dernier a validé le 18 juin la feuille de route du plan qui souligne "l'impératif de respect(er) les calendriers prévus : 1er juillet 2014 (Eco-PTZ) et 1er janvier 2015 (CIDD)". Le plan préconise également d'éco-conditionner l'obtention de certificats d'économies d'énergie (CEE) le 1er janvier 2016 à l'intervention d'un professionnel RGE "avec des produits certifiés, comme gage de qualité" ainsi que l'accord "de prêts privés garantis". Il a également appelé à consolider les dispositifs de formation aux économies d'énergies des entreprises du bâtiment Feebat et Rage (Règles de l'Art Grenelle Environnement pour les CEE) afin d'accompagner la montée en compétences des professionnels RGE.
Allègement du CIDD
A compter du 1er janvier 2015, les particuliers devront également faire appel à des professionnels qualifiés RGE pour bénéficier du crédit d'impôt développement durable (CIDD). Du 1er septembre 2014 au 31 décembre 2015, un allégement fiscal pour les ménages réalisant des travaux de rénovation sera fixé à un taux unique de 30%, dans la limite de 8.000€ pour une personne seule et 16.000€ pour un couple, a précisé Ségolène Royal concernant le CIDD. La loi de finances pour 2014 plafonne à 30.000 euros les prêts de l'Eco-PTZ, remboursables entre 10 et 15 ans.
Si Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) s'était félicité le 18 juin des annonces de la ministre, il s'interrogeait néanmoins sur la liste des travaux éligibles : "Est-elle celle restrictive établie pour l'application de la TVA à 5,5% et pour le CIDD ou est-elle plus large ? Ce que nous appelons de nos vœux". Quant au diagnostic énergétique qui serait obligatoire à l'occasion de travaux de rénovation énergétique touchant à la toiture, au ravalement ou aux extensions, "qui le réalisera ? Quelle différence avec le DPE actuel ? Quel en sera le contenu ? Et à quel coût ?"
Quid des aides de l'Ademe et de l'Anah ?
De son côté, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) mettra en place le 1er janvier 2015 le principe d'éco-conditionnalité de ses soutiens financiers pour l'aide à la décision préalable aux travaux des bâtiments et installations d'énergies renouvelables. Ces aides seront donc conditionnées à la réalisation des études (audits énergétiques, études thermiques, études de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables...) par les prestataires titulaires d'un signe de qualité RGE.
S'agissant du programme d'aides aux travaux "Habiter mieux", la réglementation de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) "n'impose pas en tant que telle" des entreprises RGE.
Rachida Boughriet© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.
Retrouvez le dossier "Rénovation énergétique : le nouveau dispositif RGE en question"
à la une du n° 338
Acheter ce numéro
S'abonner