Lancée en 2006, l'opération de recherche Pegase (Production d'Electricité par turbine à GAz et énergie SolairE), portée par le laboratoire Promes du CNRS en partenariat notamment avec le Conseil général des Pyrénées orientales, vise à remettre en place sur le site Thémis une boucle thermodynamique telle qu'elle existait à l'origine. Le principe ? Les 100 héliostats sont braqués vers le sommet de la tour existante où circulera de l'air et y concentrent le rayonnement solaire. Il s'agit d'améliorer le système existant en obtenant des rendements plus élevés et d'utiliser des cycles hybrides solaire/gaz. Concrètement, l'électricité est produite à partir de l'énergie solaire en utilisant de l'air comprimé (à une pression de l'ordre de 10 atmosphères) réchauffé dans un récepteur solaire et détendu ensuite dans une turbine (principe des turbines à gaz). La puissance électrique visée du prototype de centrale est de 2 MW.

Le projet est "actuellement à mi-chemin", a indiqué à Actu-Environnement Gilles Flamant, directeur du laboratoire Promes. Parmi les avancées technologiques, le système de concentration solaire est "opérationnel", de même "les chercheurs ont équipé la tour pour recevoir des expériences". Mais aujourd'hui Pegase se heurte à des "problèmes budgétaires", déplore M. Flamant.

L'achèvement de l'installation prévu en 2013 risque d'être "repoussé à 2015", faute de financements, alerte-t-il. Alors que le coût total du projet est estimé à huit millions d'euros, près de la moitié manquerait à ce jour. "Nous n'avons pas pu être financés dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt solaire de l'Ademe en avril 2012 pour des problèmes de structuration de partenariat du projet". Ce retard de fonds bloque une partie des étapes "essentielles" du projet. Les chercheurs misent désormais sur leur demande d'aide européenne auprès de FEDER en région et de nouveaux partenaires pour tenter de boucler le budget nécessaire. "A partir du moment où nous aurons un financement de la turbine [à gaz], nous pourrons nous en sortir!", a-t-il prévenu.

Le développement technologique se poursuit néanmoins : "Actuellement, les concepts que nous avons développés ont prouvé leur capacité à atteindre leurs objectifs fixés, et de ce côté nous ne sommes pas inquiets". Reste encore à "démontrer désormais la viabilité de l'assemblages des modules".

Rachida Boughriet