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Actu-Environnement

Sécuriser l'alimentation en eau potable (4/4) : le projet R'Garonne pour soutenir le débit du fleuve

Le projet R'Garonne expérimente un soutien par infiltration de la nappe alluviale du fleuve en période de hautes eaux. Explications de Jean-Michel Fabre, président du Smeag et vice-président du conseil départemental de la Haute-Garonne.

TECHNIQUE  |  Interview  |  Eau  |    |  D. Laperche
Environnement & Technique N°393
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°393
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Sécuriser l'alimentation en eau potable (4/4) : le projet R'Garonne pour soutenir le débit du fleuve
Jean-Michel Fabre
Président du syndicat mixte d’étude et d'aménagement de la Garonne (Smeag) et vice-président du Conseil départemental de la Haute-Garonne en charge de la Transition écologique
   

Actu-Environnement : Avec des sécheresses de plus en plus précoces et longues, les débits naturels des cours d'eau en Haute-Garonne pourraient diminuer jusqu'à 50 % en été. Le projet R'Garonne consiste à réaliser une recharge active de la nappe alluviale du fleuve. Pouvez-vous expliquer son principe ?

Jean-Michel Fabre : Nous constatons et nous allons constater de plus en plus que, lors d'hivers secs, certaines nappes ne se remplissent plus. Or nos fleuves, dont la Garonne, sont nourris par ces nappes à cette période. Pour éviter cette situation, en période hivernale, nous comptons soutenir la nappe alluviale de la Garonne à partir d'une infrastructure existante : le canal de Saint-Martory, d'où part un réseau de petits canaux qui se déversent dans des fossés. Une des fonctions initiales de ce canal est d'apporter de l'eau pour l'irrigation agricole en été, mais également d'alimenter tout le long de l'année des usines de production d'eau potable comme celle de Tournefeuille et des lacs de loisirs (la Ramée et la Reynerie). L'idée est, durant l'hiver et le printemps, lorsque la Garonne est la plus haute, d'orienter ses eaux vers les canaux et des zones d'infiltration pour qu'elles soutiennent la nappe… et quelques mois plus tard alimentent la Garonne.

Notre objectif toutefois est que la recharge se produise au moment où le fleuve et ses affluents sont au plus bas. Car si nous infiltrons l'eau et qu'elle se retrouve dans la Garonne en mai ou juin, ce n'est pas intéressant.

AE : Quels sont les premiers résultats et les difficultés identifiés ?

JMF : Nous avons des résultats partiels à ce stade : nous sommes dans les premières phases du projet. Le BRGM a installé des sondes entre les zones d'infiltration et la Garonne pour mesurer la quantité d'eau qui circule et connaître à quel moment nous la retrouvons dans le fleuve. Nous avons préparé (curé) les fossés qui seront réservés à cette infiltration, car d'habitude l'objectif est que l'eau coule le plus vite possible jusqu'à sa destination. Désormais, nous sommes dans une démarche inverse.

Avec le BRGM, nous avons repéré une zone de 100 km2 intéressante pour l'infiltration. Sur certains terrains, nous avons ouvert des discussions avec les propriétaires pour qu'ils acceptent que ces zones soient utilisées à des fins d'infiltration. Nous suivrons les impacts sur l'agriculture localement.

À terme, nous pourrions amener jusqu'à 20 millions de mètres cubes sur les différents sites d'infiltration. Nous estimons qu'environ un quart pourrait retourner ensuite dans la Garonne. La différence entre les deux ne serait pas perdue, l'eau restant dans la nappe ou servant à d'autres fonctions…

Nous allons également suivre les conséquences environnementales de l'opération, la qualité de l'eau et les éventuelles perturbations de la nappe. Nous avons la chance que l'eau à l'amont de la Garonne, à Saint-Martory, soit de bonne qualité. Nous voulons apporter des garanties scientifiques aux services de l'État et à tous les acteurs du territoire à travers ces premières expérimentations pour ensuite étendre cette approche.

AE : Quelles sont les prochaines étapes ?

JMF : En 2024, nous passerons à une échelle plus importante : nous augmenterons les surfaces sur lesquelles nous infiltrons, mais également les volumes en circulation par rapport à ce qui a été testé cette année. L'expérimentation se poursuivra au moins jusqu'en 2025.

Ces dernières années, un sujet est devenu majeur pour nous : la température des eaux de surface. Cet été, elle est montée jusqu'à 29 °C… et cela a posé des difficultés pour l'eau potable, ou la centrale de Golfech. L'intérêt des apports dans le fleuve de la nappe alluviale – l'eau stockée sous terre demeure à une température entre 10 et 15 °C –, c'est qu'ils contribueront à la réduction de la température de la Garonne.

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