L'Europe n'est pas épargnée et depuis les années 1950, elle a par exemple perdu plus de la moitié de ses zones humides et la plus grande partie de ses terres agricoles jadis riches en espèces. Plus de 800 espèces florales et 335 espèces de vertébrés sont actuellement menacées d'extinction dont les mammifères marins et plus de 40 % des oiseaux.
L'Union européenne a donc adopté une stratégie en matière de biodiversité en 1998, et des plans d'action en sa faveur en 2001. Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont engagés à arrêter le déclin de la biodiversité dans l'Union européenne d'ici 2010. Des efforts ont été menés en faveur de la nature (telles que la création de zones protégées) et l'intégration de la biodiversité dans les politiques intérieures et extérieures. Malheureusement cela n'a pas suffit et face à la poursuite du déclin de la biodiversité, les dirigeants de l'Union européenne ont demandé une accélération des actions. Un large examen de la politique communautaire en faveur de la biodiversité en 2003-2004 a donc été mené et s'est traduit par une importante conférence organisée par la présidence irlandaise à Malahide, en mai 2004. Cette conférence a permi d'arriver à un large consensus sur des priorités en vue d'exécuter les engagements pris pour 2010.
En réponse au « message de Malahide », la Commission prépare actuellement une communication intitulée « Enrayer la diminution de la biodiversité d'ici 2010, et au-delà ». C'est pourquoi, depuis hier, le grand public et les experts sont invités à donner leur avis sur la politique communautaire relative à la biodiversité en répondant à un questionnaire. Les résultats de cette consultation seront pris en compte dans la communication.
Cette consultation évoque un certain nombre de grands défis et de mesures à prendre d'ici 2010 et au-delà pour honorer l'engagement d'enrayer la réduction de la biodiversité. Il s'agit, par exemple, de protéger les sites et espèces prioritaires, de concilier développement territorial et biodiversité, de réduire les effets des espèces allogènes envahissantes, d'intégrer les préoccupations en matière de biodiversité dans l'élaboration des politiques…
Le questionnaire aborde également les relations de l'Union européenne avec d'autres pays et propose notamment de renforcer le soutien à la biodiversité par une coopération économique et dans le domaine du développement, de traiter les effets des échanges internationaux sur la biodiversité ou encore de renforcer la gouvernance internationale en matière de biodiversité.
En matière d'organisation, le questionnaire propose de créer un cadre institutionnel pour l'organisation, de sensibiliser le public et le faire participer, de créer des partenariats et de réaliser des évaluations, des contrôles et de la recherche.
Ainsi, pour chaque thème, le questionnaire demande dans quelle mesure on peut être d'accord avec ces évolutions, et si des actions importantes ont été omises. La consultation est ouverte jusqu'au 6 février 2006.