Cette stratégie destinée à améliorer l'environnement urbain en Europe et à réduire l'impact des villes, fait partie de la série de « stratégies thématiques » qui seront adoptées cette année par la Commission, conformément au 6e programme d'action communautaire pour l'environnement. Les autres stratégies thématiques concernent les déchets, la pollution atmosphérique, les ressources naturelles, le milieu marin, les pesticides et les sols.
Alors que la plupart des villes sont confrontées aux même problèmes environnementaux (mauvaise qualité de l'air, niveaux élevés de trafic et d'encombrements, bruit ambiant très important, qualité médiocre du bâti, émissions de gaz à effet de serre et production de déchets et d'eaux usées), l'objectif de la stratégie entend faciliter la mise en œuvre des politiques et de la législation communautaire en matière d'environnement au niveau local grâce à un échange européen d'expérience et de bonnes pratiques entre les collectivités locales.
La stratégie thématique pour l'environnement urbain préconise une collaboration avec les États membres, afin d'aider les autorités régionales et locales à s'informer mutuellement des mesures qui se sont révélées particulièrement efficaces pour l'amélioration de la performance environnementale de nos villes, a déclaré M. Stavros Dimas, membre de la Commission responsable de l'Environnement.
Les principales mesures prévues par la stratégie consiste à publier des orientations sur la gestion intégrée de l'environnement urbain, la mise en place de plans de transports urbains durables, la formation, la promotion d'un échange des meilleures pratiques à l'échelle de l'Union européenne et sera accompagnée avec la création d'un portail Internet à l'intention des autorités locales.
La Commission formulera en 2006 des orientations techniques à l'intention des autorités locales, afin de les aider à adopter une approche intégrée dans la gestion de l'environnement urbain, ainsi qu'à élaborer des plans de transports urbains durables. Ces orientations seront établies en consultation avec les États membres et tireront parti de l'expérience des villes performantes et des experts, ainsi que des résultats des projets de démonstration tels que ceux du programme LIFE et de l'initiative CIVITAS**.
Ces orientations techniques renseigneront notamment sur les liens avec les dispositions législatives au niveau de l'UE en matière d'environnement, concernant par exemple la qualité de l'air, le bruit, l'eau, les déchets et l'efficacité énergétique.
Elle se propose aussi d'étudier la possibilité d'établir un cadre européen pour l'échange d'expérience en matière de développement urbain au titre de la politique de cohésion proposée pour la période 2007-2013, en étroite coopération avec les États membres.
La Commission souhaite également apporter, au titre du nouveau règlement LIFE+, de la politique de cohésion et du programme-cadre de recherche, une aide aux projets de démonstration sur les problèmes d'environnement urbain ainsi qu'aux échanges d'expérience entre les autorités régionales et locales dans toute l'UE.
Les autorités locales seront encouragées à établir des plans ou programmes destinés à promouvoir les meilleures pratiques de construction durable dans leurs villes : définition de critères de performance environnementale dans le cadre de marchés publics «verts», ou la conception de normes facultatives à l'intention des promoteurs.
Enfin, la Commission utilisera le nouveau règlement LIFE+ pour soutenir la formation et le renforcement des capacités des autorités régionales et locales sur les questions de gestion urbaine et étudiera la faisabilité d'un portail thématique à l'intention des autorités locales qui aidera à améliorer la circulation de l'information entre les institutions européennes et les autorités locales.
Bien que l'action locale soit essentielle, il faut également que les pouvoirs publics au niveau régional, national et européen fassent preuve d'initiative, explique la commission dans un communiqué soulignant que de nombreuses solutions existent déjà dans certaines agglomérations, mais elles ne sont pas suffisamment diffusées ni mises en œuvre.
*Lors de la consultation du public par l'intermédiaire de l'Internet dans le cadre de la préparation de la stratégie, il est apparu que les citadins jugeaient la qualité de l'environnement dans leur ville généralement mauvaise, en particulier en ce qui concerne le bruit et les transports. Sur certains points (qualité de l'eau, attrait de l'agglomération, qualité des espaces verts, nature et efficacité énergétique), on percevait des améliorations, tandis que sur d'autres (qualité de l'air, niveaux de bruit et trafic routier, volumes de déchets et émissions de gaz à effet de serre), la situation paraissait empirer.
** www.civitas-initiative.org