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Véritable fossile vivant, une nouvelle espèce de crustacé vient d'être découverte en Océanie

Pêchée par 400 m de fond, une espèce de crustacé encore inconnue, véritable fossile vivant a été découverte en mer de Corail, dans le Pacifique par l'IRD et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Biodiversité  |    |  C. Seghier
   
Véritable fossile vivant, une nouvelle espèce de crustacé vient d'être découverte en Océanie
© IRD/Bertrand Richer de Forges
   
L'Institut de recherche pour le développement (IRD) annonce la découverte en mer de Corail par Bertrand Richer de Forges de l'IRD et Philippe Bouchet du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, d'une espèce de crustacé encore inconnue mais qui s'avère un véritable fossile vivant, désormais appellé Neopglyphea neocaledonica.

Pêché par 400 m de fond par le navire océanographique de l'IRD Alis sur la pente d'un mont sous-marin (le banc Capel à 25° Sud) en octobre 2005 lors d'une campagne de prospection en mer du Corail aux îles Chesterfields (Océanie), le crustacé appartient au groupe des glyphéides, longtemps considéré comme éteint à l'éocène , selon l'IRD.

La première espèce de glyphéide avait été pêchée en 1908 aux Philippines par un navire américain mais l'unique spécimen était resté non identifié jusqu'à ce que deux chercheurs du Muséum, Michèle de Saint Laurent et Jacques Forest, publient sa description en 1975 sous le nom de Neoglyphea inopinata. La découverte d'un spécimen vivant d'un groupe que l'on croyait éteint depuis la fin de l'ère secondaire avait alors fait grand bruit, rappelle l'Institut de recherche pour le développement.

Cette fois encore, un seul spécimen, une femelle, a été pêché et sa comparaison morphologique avec la première espèce menée par les scientifiques a mis en évidence de nombreuses différences. En particulier la forme générale du corps, plus trapue, les yeux plus gros et une pigmentation en tâche, souligne l'IRD qui en a conclu que les scientifiques étaient bien en présence d'une deuxième espèce alors baptisée Neoglyphea neocaledonica.

Pour les scientifiques qui essaient de reconstituer l'évolution du vivant à l'aide de traces fossiles ou de la phylogénie moléculaire, la découverte d'un fossile vivant est une source d'information capitale.

La campagne de prospection qui a permis cette découverte s'inscrit dans un programme d'exploration et de description de la faune marine profonde de l'indo-pacifique mené depuis 30 ans par l'IRD et le Muséum : le programme Musorstom, aujourd'hui rebaptisé Tropical Deep-Sea Benthos. Au cours de ces campagnes, de nombreuses espèces ont déjà été collectées dans différents archipels du Pacifique. En Nouvelle-Calédonie par exemple, où l'échantillonnage a été plus intense qu'ailleurs les chercheurs ont identifié 469 familles, 1181 genres, 2515 espèces dont 1322 nouvelles pour la science. Ces découvertes ont changé complètement la vision biogéographique des océans profonds, indique l'IRD.

À l'heure où l'érosion de la biodiversité et les risques majeurs du changement climatique inquiètent les scientifiques comme l'opinion publique, l'inventaire d'un patrimoine est en effet une étape indispensable à sa sauvegarde, conclut l'IRD.

Réactions1 réaction à cet article

Les paris sont ouverts

Bonjour,

La découverte d'une espèce (animale ou végétale) est toujours passionnante. Elle nous replonge un instant dans le domaine du rêve, où il fait si bon s'attarder afin de se ressourcer un instant… Et elle rend encore plus douloureuse et scandaleuse la disparition de tant d'autres, par notre seule et unique faute.

Maintenant, je vous propose un pari :
combien de temps les fanatiques de la pêche profonde (destructrice et aveugle), et de l'exploitation des ressources marines "à des fins scientifiques" (je pense férocement au Japon et à ses massacres de dauphins et de baleines), combien de temps vont-ils mettre pour s'écrier : « Ah ! Vous voyez bien que nous avons raison ! » ?
Le pari est : se manifesteront-ils ou non…

Bien à vous.

Pierre Darmangeat | 25 mai 2006 à 13h22 Signaler un contenu inapproprié

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