Selon le PNUE, ce sont les îles Fiji, Tuvalu et les Etats fédérés de Micronésie qui sont les plus vulnérables à la montée des eaux puisque certaines ne s'élèvent guère à plus de cinq mètres au-dessus de la mer.
L'étude du PNUE intitulé Les mangroves des îles du Pacifique face à un climat en évolution et la montée des mers* propose une série de recommandations à l'intention des planificateurs de l'aménagement du littoral et notamment la réduction de la pollution d'origine terrestre afin d'améliorer la santé et la résilience des mangroves existantes et la réhabilitation des zones humides, dégradées ou perdues, où l'on trouvait des mangroves. Il faut agir d'urgence afin d'aider les communautés vulnérables à s'adapter à l'élévation déjà observée du niveau de la mer, estime M. Steiner. Kitty Simonds, Directeur exécutif du Conseil de gestion des pêches du Pacifique occidental, ajoute, quant à lui qu'à cause des liens fonctionnels entre les zones humides à mangroves et les autres écosystèmes côtiers, et à cause de leur contribution importante à la production halieutique à proximité des côtes, les gouvernements et les communautés locales des îles du Pacifique doivent impérativement agir maintenant.
Le rapport note qu'il est également possible, le long de certaines sections du littoral des îles du Pacifique, d'éloigner les infrastructures et les aménagements de la côte afin de permettre aux mangroves de se répandre plus à l'intérieur.
Un autre rapport, In the Front Line : Shoreline Protection and other Ecosystem Services from Mangroves and Coral Reefs ( « Dans la ligne de front : la protection du littoral et autres services rendus par les écosystèmes, des mangroves aux récifs coralliens »), entreprise par de nombreuses organisations, dont le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la Nature du PNUE avait également mis en avant la valeur économique de ses écosystèmes. En effet, comme les récifs coralliens et d'autres écosystèmes terrestres et marins, les mangroves fournissent une variété de produits et services sur lesquels dépendent les populations et les industries locales, y compris le tourisme. Les mangroves jouent également un rôle de protection du littoral. En passant à travers seulement 200 mètres de mangroves, 75 pour cent de la puissance d'une vague est dissipée.
Pour Eric Gilman de l'Université de Tasmanie et l'auteur principal du rapport, non seulement le rapport explique clairement les risques mais il identifie également les besoins prioritaires pour le renforcement des capacités techniques et institutionnels au niveau national et régional. Le rapport offre aussi les principaux éléments d'une stratégie, adaptée à un milieu particulier, que les administrateurs de zones côtières peuvent mettre en œuvre, ajoute-t-il. Ces éléments se concentrent sur une approche fondée sur la communauté et la gestion intégrée des zones côtières ainsi que la sensibilisation du public.
Il reste donc à espérer que ce nouveau rapport aidera les responsables de l'aménagement du territoire à minimiser et de contrebalancer les pertes anticipées de mangroves suite au changement climatique.
*Le rapport a été compilé par le Programme des mers régionales du PNUE, le Secrétariat du Programme d'environnement de la région du Pacifique basé à Apia (Samoa), le Conseil de gestion des pêches du Pacifique occidental (Honolulu, Etats-Unis) et plus d'une douzaine d'autres agences et organisations des îles du Pacifique. Le rapport : http://www.unep.org/PDF//mangrove-report.pdf