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Actu-Environnement

L'Agence spatiale européenne dispose d'un nouveau satellite de surveillance de l'atmosphère

Lancé jeudi dernier, MetOp surveillera l'atmosphère de plus près, en orbite terrestre basse, et fournira des données permettant d'améliorer les prévisions météorologiques ainsi que la compréhension du changement climatique.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
Premier d'une série de trois satellites qui ont été développés dans le cadre d'un programme mené conjointement par l'Agence spatiale européenne (ESA) et par l'Organisation européenne de satellites météorologiques (EUMETSAT), MetOp-A a décollé jeudi soir de Baïkonour au Kazakhstan à bord d'un lanceur russe Soyouz 2/Frégate fourni par la société euro-russe Starsem.

Initialement prévu mardi et reporté de deux jours en raison de problèmes techniques sur le lanceur puis de conditions climatiques défavorables, le lanceur Soyouz 2 a quitté la Terre jeudi à 18h28 heure de Paris (16h28 GMT.) emportant à son bord le satellite de 4 093 kg, protégé par une nouvelle coiffe de 4,1 m de diamètre, de forme et de taille similaire à celle d'Ariane 4, indique l'ESA dans un communiqué.

L'étage supérieur Frégate a déposé le satellite sur une orbite circulaire, à 837 km d'altitude au-dessus de l'archipel des Kerguelen, dans le sud de l'océan Indien, environ 69 minutes après le lancement,précise l'Agence spatiale européenne. Cette orbite rétrograde inclinée de 98,7° permettra d'une part à MetOp-A de survoler le globe d'un pôle à l'autre et de franchir l'équateur toujours à la même heure locale, soit 9h30et d'autre part une fréquence de survol quasi-quotidienne de presque tout point de la Terre dans des conditions d'illumination solaire similaires.

Ce satellite doit constituer le segment spatial du Système polaire d'EUMETSAT (EPS), destiné à recueillir des données sur l'atmosphère et l'environnement afin de compléter le suivi conduit par le système Météosat à l'échelle hémisphérique depuis l'orbite géostationnaire. Les données que recueilleront MetOp-A et ses successeurs confèreront une nouvelle dimension à notre connaissance de l'atmosphère et du climat de la Terre, a déclaré le Directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain. Elles autoriseront non seulement des prévisions météorologiques beaucoup plus précises en Europe et dans le reste du monde, mais permettront également à la communauté scientifique d'établir des modèles plus complexes du climat de notre planète pour être à même de mieux cerner le changement climatique mondial en cours et d'orienter les politiques environnementales en conséquence, a-t-il ajouté.

L'EPS sera exploité en parallèle avec le système de satellites opérationnels d'observation de l'environnement en orbite polaire (POES) de l'Administration nationale américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Tandis que les satellites de la NOAA fonctionnent sur « l'orbite de l'après-midi » (le franchissement de l'équateur ayant lieu l'après-midi, en heure locale), les satellites européens MetOp assureront le service de « l'orbite du matin », précise l'ESA.

Les satellites MetOp feront chaque jour environ 14 fois le tour de la planète, collectant des données qui seront envoyées vers la station sol de contrôle et d'acquisition des données (CDA) du système EPS, implantée dans l'archipel de Svalbard, au nord de la Norvège. Située à une latitude élevée (78°N), la station CDA couvrira tous les passages de MetOp au-dessus de l'Arctique. Les données MetOp recueillies par la station seront ensuite transmises aux installations d'EUMETSAT à Darmstadt, où il sera procédé à leur traitement et à leur diffusion. Certaines données EPS en temps réel seront en outre directement diffusées aux organisations météorologiques régionales lorsque le satellite survolera leurs stations de réception.

Les équipements de pointe et les capacités de diffusion de MetOp lui permettront de détecter et de signaler l'émergence de phénomènes météorologiques critiques localisés, tels que les violents orages, qui ne peuvent être observés en orbite géostationnaire, précise l'agence spatiale. Le satellite donnera ainsi la possibilité de diffuser des alertes météorologiques de manière beaucoup plus précoce qu'à l'heure actuelle.

MetOp-A est doté d'un ensemble d'instruments européens de nouvelle génération ainsi que d'un groupe d'instruments fournis par les Etats-Unis équipant les actuels satellites de la NOAA. Et notamment l'interféromètre de sondage atmosphérique dans l'infrarouge (IASI) fourni par le CNES qui effectuera des mesures sur plus de 8 000 canaux afin d'établir des profils de température et de vapeur d'eau destinés à alimenter les modèles de prévision numérique du temps.
Un autre instrument, GOME-2, modèle de deuxième génération de l'expérience de surveillance de l'ozone à l'échelle du globe mis au point conjointement par l'ESA et EUMETSAT, aura pour mission de sonder l'atmosphère afin d'établir les profils de concentration d'ozone et d'autres gaz à l'état de traces. Le diffusiomètre de pointe (ASCAT), second instrument ESA/EUMETSAT, mesurera la vitesse et la direction des vents à la surface des océans pour alimenter les modèles de prévision numérique du temps. Il fournira en outre de précieuses informations concernant les glaces, la neige et l'humidité des sols,souligne l'ESA. Un récepteur GNSS de sondage atmosphérique (GRAS), nouvel instrument développé par l'ESA et EUMETSAT, déterminera, quant à lui, les profils de température et d'humidité de l'atmosphère en se fondant sur l'occultation des signaux de navigation du satellite par le limbe atmosphérique.

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