"Nous dénonçons le décalage entre les orientations volontaristes et constructives affirmées par le gouvernement aux états généraux de l'agriculture, et les pratiques administratives observées sur le terrain", indique la FNSEA à l'issue de son congrès national, qui s'est tenu du 25 au 27 mars à Biarritz.
Parmi les sujets de préoccupation du syndicat agricole : le besoin de simplification des démarches, la surtransposition des directives environnementales ou encore la police de l'eau. La motion adoptée à l'issue du congrès demande ainsi de "désarmer d'urgence les contrôleurs de l'Onema", de "débloquer immédiatement les financements pour l'édification de nouvelles retenues d'eau", d'"accompagner financièrement les éleveurs dans leurs investissements de stockage des effluents", ou encore de "remettre à plat la question de l'épandage sur les pentes".
Le syndicat réclame également la mise en œuvre de plans d'actions dans les aires d'alimentation des captages et dit refuser les surenchères dans la mise en œuvre des futures surfaces d'intérêt écologique (SIE). "Ce serait un casus belli que la France impose des contraintes supplémentaires sur l'utilisation de phytosanitaires sur les cultures intermédiaires", avertit la Fédération.
Faire taire les semeurs de peurs
Xavier Beulin, souhaite l'extension rapide du régime d'enregistrement aux élevages de volailles. Le syndicat demande également d'imposer un dépôt de caution obligatoire aux auteurs de recours contre les installations classées (ICPE). Le président de la FNSEA a enfin parlé, rapporte l'AFP, d'investir dans une "stratégie d'influence" afin notamment de faire taire les "semeurs de peurs" et autres "théoriciens de la décroissance" afin de convaincre l'opinion publique sur certains sujets comme les OGM.
"Xavier Beulin est allé trop loin", s'indigne France Nature Environnement (FNE) dans un communiqué. "Continuer à nourrir la population en préservant les ressources naturelles : elle est là, la vraie compétitivité. Elle est là, la vraie modernité. La FNSEA doit abandonner son discours du passé et prendre enfin le virage du changement de modèle agricole, plus que jamais indispensable", réagit Jean-Claude Bévillard, vice-président de FNE en charge des questions agricoles.