Dans sa lettre aux Français rendue publique hier, le président de la République a précisé le cadrage du grand débat national qui s'ouvrira le 15 janvier.
Les questions relatives à la transition écologique, qui constitue l'un des quatre grands thèmes retenus, ont émergé à partir des débats qui ont déjà commencé sur les ronds points, mais aussi sur une plateforme de 9.000 contributions recueillies par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et dans les cahiers de doléances recueillis par les maires.
Une première série porte sur le poids et les bénéfices de la fiscalité écologique, sujet sensible et déclencheur du ras-le-bol des gilets jaunes : ''Comment finance-t-on la transition écologique : par l'impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ? Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ?''
Les modalités – locales ou nationales – d'élaboration de la transition écologique sont aussi en question, reflétant la demande de politiques au plus proche des citoyens et du terrain : '' Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ?''
Enfin, le président a évoqué la biodiversité, sans pour autant préciser d'où émergent les questions : ''Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard ? Comment faire partager ces choix à l'échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ?''
Emmanuelle Wargon et Sébastien Le Cornu chargés de l'animation du Grand débat
Dans un rapport sur sa mission d'accompagnement du Grand débat national publié le 11 janvier, la Commission nationale du débat public (CNDP) propose un ensemble d'outils méthodologiques comme des réunions d'initiative locales et des conférences de citoyens. La CNDP estime que ce débat constitue ''une première en termes d'échelle et de périmètre''. Elle recommande au gouvernement de préciser et s'engager clairement sur la manière dont il répondra à l'ensemble des attentes et propositions qui se sont exprimées.
A l'issue du refus de la présidente de la CNDP Chantal Jouanno de piloter le débat, ce sont Sébastien Le Cornu et Emmanuelle Wargon, respectivement ministre chargé des Collectivités territoriales et secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, qui se voient confier cette mission délicate.