Comment bien choisir les capteurs de mesure de la qualité de l'air intérieur ? Vaste question sur laquelle l'Alliance HQE-GBC s'est mobilisée afin d'aider les gestionnaires de bâtiments confrontés à de nouveaux produits. Ces dernières années, de nouveaux capteurs sont apparus sur le marché, des capteurs dits « à bas coût », de l'ordre d'une centaine d'euros. Un capteur est défini comme un dispositif équipé d'au moins un élément sensible (ou sonde) servant à la prise d'informations relatives à mesurer la concentration d'un polluant recherché dans l'air, ainsi que d'un système électronique pour l'acquisition et le traitement de données.
Ces nouveaux capteurs permettent donc la mesure en continu des paramètres de confort dans les bâtiments (température, hygrométrie, dioxyde de carbone (CO2)) et de quelques familles de polluants de l'air intérieur (particules et composés organiques volatils (COV) dont le formaldéhyde). À travers une note pratique, l'Alliance HQE-GBC a souhaité « donner aux utilisateurs les clés de lecture pour faire les bons choix en matière de capteurs dits à bas coût et à encourager les fabricants à la transparence dans la mise à disposition des spécifications techniques de leurs produits ». Elle s'appuie pour cela sur les travaux de son groupe de travail « Indicateurs santé confort », animé par le docteur Fabien Squinazi.
Vers une normalisation Afnor
Alors que les analyseurs de mesure en continu demeurent « onéreux », les capteurs, au regard de leur faible coût, « sont au contraire plus faciles à déployer dans un bâtiment et permettent ainsi un véritable pilotage de la qualité de l'air », estime l'Alliance HQE-GBC. « Les micro-capteurs à bas coût ont révolutionné la mesure », constate Fabien Squinazi. Ces outils apportent « des informations beaucoup plus fines et plus intéressantes des polluants dans l'air des bâtiments que ce soit au moment de la réception ou en cours d'exploitation », explique-t-il.
Des travaux de normalisation sont en cours en France par l'Afnor pour élaborer un fascicule documentaire (guide) - qui porte la référence « FD X43-121 » - relatif aux différentes technologies actuelles de ces capteurs (avantages, inconvénients) et leurs usages.
Les capteurs de CO2 « promus avec la Covid »
La mesure en continu du taux de CO2 est réalisée grâce à un capteur fonctionnant sur le principe de la spectrométrie d'absorption infrarouge non dispersif, aussi appelé « NDIR » (Non-Dispersive InfraRed). Ces capteurs à base de technologie par spectroscopie « ont de bonnes sensibilités par rapport à ce que l'on cherche à mesurer avec des temps de réponse plutôt rapides. Par contre, on a parfois des problématiques de sensibilité aux différentes conditions ambiantes et ces capteurs sont de coût moyen », explique Pascal Kaluzny, président directeur général du groupe Tera.
Mesure des COV et des particules fines 2,5
Pour mesurer les COV en air intérieur, trois principales technologies sont utilisées et comparées par l'Alliance HQE-GBC : les capteurs de gaz à base d'oxyde métallique semi-conducteurs (Mox) (les moins chers), les capteurs à photoionisation PID (avec un coût élevé) et les capteurs électrochimiques. Par exemple : « On trouve beaucoup de capteurs à base de semi-conducteurs avec une bonne sensibilité mais souvent ces capteurs sont peu sélectifs. Les temps de réponse ne sont pas les plus rapides et leur coût est plutôt bon marché », précise Pascal Kaluzny.
Concernant la mesure des particules fines (2,5 μm), l'Alliance HQE-GBC préconise l'usage des capteurs qui permettent le comptage optique des particules. Ils coûtent moyennement chers.
« Les différentes technologies évoluent toutes à grands pas. On a des systèmes et des éléments sensibles qui sont de plus en plus performants. Tous les fabricants de capteurs essaient d'améliorer (leurs outils) et de pallier les inconvénients », conclut Pascal Kaluzny.