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Aires marines protégées : une modélisation montre leur bénéfice pour les poissons et les pêcheurs

Biodiversité  |    |  F. Gouty
Aires marines protégées : une modélisation montre leur bénéfice pour les poissons et les pêcheurs

Renforcer le niveau de protection d'une aire marine n'est, a priori, pas synonyme de pêche frugale. Dans une étude (1) parue le 31 octobre dans la revue Conservation Letters, des chercheurs français du Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (Criobe) de l'université de Perpignan, aidés de collègues italiens de l'École polytechnique de Milan et de l'Institut Anton-Dohrn de biologie marine, l'attestent à la suite d'un exercice de modélisation.

Les scientifiques ont testé l'évolution virtuelle d'une population de sars communs (Diplodus sargus) au sein d'un espace géographique avec ou sans aire marine protégée (avec des configurations différentes en fonction du niveau de protection et de la connectivité entre plusieurs AMP), ou comportant une simple limitation des captures et touché initialement, ou non, par de la surpêche. Chaque simulation a été lancée sur quarante-quatre années consécutives : quatre ans avant protection, puis quarante ans sous protection (dans les cas avec AMP).

L'étude présente plusieurs conclusions. La première, c'est que l'instauration d'une simple limite de captures (sans protection spatiale) n'a aucun effet sur l'accroissement du nombre de poissons. Inversement, la mise en place d'une large AMP ou de plusieurs AMP interconnectées en « protection stricte » (c'est-à-dire, interdisant la pêche) augmentent significativement la taille de la population dans la région (elle-même plus grande que la ou les zones protégées considérées), entre 30 et 90 %, ainsi que le nombre de poissons capturés par les pêcheurs autour des AMP, entre 50 et 60 %. Cela étant, « ces gains en biomasse et en capture baissent si le niveau de protection baisse, soulignent les chercheurs. La biomasse (à l'intérieur de l'AMP) augmente surtout entre dix ans, pour une AMP pleinement protégée, et quinze ans de protection, pour une AMP partiellement protégée. Tandis que la pêcherie régionale retrouve des niveaux de capture comparables, voire supérieurs, à la période préprotection après cinq à quinze ans, malgré un déclin sur le court terme. »

En somme, selon ses auteurs, « cette étude démontre l'importance d'augmenter les niveaux de protection des aires marines protégées existantes pour leur permettre de bénéficier à la biodiversité et aux populations qui en dépendent ». Une leçon, semble-t-il, partagée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Par un arrêté pris le 18 octobre, celui-ci a passé 10 % de son espace maritime, soit 105 000 kilomètres carrés, en protection forte, créant pour cela de nouvelles réserves ou rehaussant le niveau de zones existantes au sein de l'aire marine protégée du parc naturel de la mer de Corail.

1. Accéder à l'étude
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/conl.12983

Réactions2 réactions à cet article

Bizarre. Les zones non touristiques et non pêchées regorgent de vie et de poissons. Protéger une zone c'est lui redonner vie, mais si on autorise la pêche c'est fini, ou bien faut limiter sérieusement.
Dès qu'il y a pêche, les poissons de surface se cachent et s'enfuient. Or ce sont ces zones qui souvent le plus, jusqu'à 20 m, ensuite la souffrance vient des pollutions, rejets et grande pêche. Donc, mystère.

28plouki | 07 décembre 2023 à 09h33 Signaler un contenu inapproprié

Cette étude vient renforcer l'évidence : les mesures fortes de protection de la nature sont favorables à la biodiversité mais également aux activités économiques qui en dépendent directement, comme la pêche artisanale (très largement concurrencée par la pêche industrielle néerlandaise tant défendue par M. Hervé Berville, secrétaire d’État à la Mer...).

Pégase | 14 décembre 2023 à 16h12 Signaler un contenu inapproprié

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