L'association Bloom, spécialisée dans la protection des océans, a décidé d'attaquer devant le Conseil d'État le décret du 12 avril 2022, qui définit les aires marines protégées concernées par « une protection forte ». En juin dernier, elle avait déposé un recours gracieux demandant au gouvernement le retrait de ce texte. « Après quatre mois d'attente et en l'absence de réponse donnée par le gouvernement », l'association se tourne désormais vers la plus haute juridiction administrative.
Ce décret « propose de labelliser comme "zones de protection forte" des aires marines dans lesquelles aucune activité industrielle n'est formellement interdite. Autrement dit, ce décret "blanchit" les activités destructrices dans les zones de "protection forte", alors que celles-ci devraient interdire toute activité humaine, pas seulement les plus destructrices », critique Bloom.
Cette action en justice intervient alors que l'association publie, ce 7 octobre, son étude qui évalue les « aires marines dites protégées » de France métropolitaine et a été réalisée à partir de données satellitaires des navires de pêche. Selon cette étude, en 2021, « la pêche industrielle a passé plus de 47 % de son temps à pêcher dans des aires marines supposément protégées ».