Par un jugement rendu vendredi 5 décembre, le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Nantes a reconnu le cancer contracté par un docker du port de Nantes Saint-Nazaire comme maladie professionnelle, rapporte l'AFP.
Les juges ont considéré que la multi-exposition du docker aux poussières et à des produits toxiques et cancérigènes "a eu un rôle causal direct et essentiel dans la survenance de ses pathologies". Jean-Luc Chagnolleau, ancien secrétaire de la CGT qui avait commencé sa carrière de docker en 1975, est décédé en septembre 2011 d'un cancer du rein et de la thyroïde.
Cette reconnaissance est "une première dans la profession de docker", a déclaré Serge Doussin, président de l'Association pour la protection au travail des métiers portuaires, qui estime que cette décision va faire jurisprudence, alors qu'un "taux anormalement élevé de pathologies cancéreuses" a été constaté chez les dockers du port de Nantes Saint-Nazaire. Cette "avancée juridique" pourra "permettre de faire bouger les lignes sur d'autres places portuaires mondiales", estime Véronique Aubry, avocate de la famille de M. Chagnolleau.
Dans le cadre de cette instance, l'association, que la victime avait présidée, avait produit une étude, réalisée par des médecins du travail et des sociologues, qui faisait le lien entre les produits toxiques contenus dans les marchandises chargées et déchargées sur le port, notamment des céréales traitées par des pesticides ou des bois traités par des fongicides, et les pathologies constatées parmi le personnel portuaire.
