Le deuxième trimestre est un bon cru pour les raccordements photovoltaïques : avec 774 mégawatts (MW) de capacités supplémentaires, le solaire enregistre, d'une courte tête, son meilleur trimestre, devant les premier et deuxième trimestres de 2021 (avec respectivement 767 MW et 728 MW). Ces chiffres provisoires permettent de placer les six premiers mois de 2023 devant la même période de 2022 (1 378 MW raccordés en 2023, pour 1 233 MW). Mais les six premiers mois de 2021 demeurent le meilleur début d'année enregistré, avec 1 495 MW.
Au-delà des variations enregistrées d'un semestre à l'autre, les chiffres du premier semestre 2023 confirment que le solaire a changé de dimension depuis 2021 (auparavant les installations atteignaient difficilement 450 MW sur six mois). Mais ces chiffres confirment aussi qu'il peine à aller au-delà des volumes installés au cours des deux dernières années. Le record de 2021 (2 793 MW) reste à portée cette année, mais les raccordements ne devront pas faiblir pour espérer le dépasser. La progression de 19 % de la puissance des projets en file d'attente depuis le début de l'année est peut-être le signe avant-coureur de meilleurs trimestres à venir. Cette file d'attente atteint 20,1 gigawatts (GW), dont 4,9 GW avec une convention de raccordement signée.
Côté production, le photovoltaïque a injecté 11,2 térawattheures (TWh) dans le réseau au cours du premier semestre 2023, un volume en hausse de 18 % par rapport au premier semestre 2022. Cette production représente 4,7 % de la consommation électrique française sur la période.
Calme plat du côté de l'éolien
L'éolien terrestre marque un trimestre médiocre, avec 226 MW raccordés. Le semestre est lui aussi moyen, avec un total de 581 MW raccordés (moins que les 660 MW du premier semestre de 2022 et très loin des 769 MW de 2019). Mer d'huile du côté de l'éolien marin : aucune nouvelle installation n'a été raccordée. Plus précisément, au premier trimestre 2023, celui du parc de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) a été anticipé par le Service des données et études statistiques (Sdes) du ministère de la Transition énergétique : le 11 mai, la société Ailes marines n'annonçait avoir installé que la première éolienne. À date, environ la moitié des 62 éoliennes prévues seraient montées.
La production éolienne s'élève à 28,4 TWh au cours des six premiers mois de 2023, soit une augmentation de 48 % par rapport à la même période en 2022. Les pouvoirs publics attribuent cette progression au développement du parc. Quant à la production éolienne en mer, elle s'élève à 0,8 TWh sur cette période.
Comme le photovoltaïque, le biométahane injecté enregistre un bon semestre, dans la foulée des années 2021 et 2022 : une capacité supplémentaire de 1 208 gigawattheures par an (GWh/an) a été installée depuis janvier 2023, soit un peu plus qu'en 2022 (1 167 GWh/an) et très légèrement moins qu'en 2021 (1 210 GWh par an). En revanche, la file d'attente des projets diminue : au 30 juin 2023, la capacité des 860 projets en attente est de 15,2 TWh/an, en baisse de 4 % par rapport à fin 2022.
La production d'électricité à partir de biogaz enregistre pour sa part 29 nouvelles installations. « Au cours du premier semestre 2023, 6 MW supplémentaires ont été raccordés, mais 2 MW ont été déclassés », précise le ministère.