Le 21 septembre 2023, le tribunal judiciaire des Sables-d'Olonne (Vendée) a jugé plusieurs individus responsables d'un important trafic de civelles depuis 2015, sur les départements de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Loire-Atlantique. Deux sociétés de mareyage étaient à l'origine de ce trafic.
Huit individus ont comparu devant le juge. Le principal organisateur a été condamné à trois ans d'emprisonnement, avec une peine de 75 000 euros d'amende. D'autres peines, allant de dix-huit mois d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour le second mareyeur à 5 000 euros d'amende pour certains pêcheurs, ont été prononcées.
Les civelles, alevins des anguilles d'Europe, sont inscrites sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elles font l'objet d'un important trafic en Europe, malgré l'existence d'une législation communautaire interdisant leur prélèvement aux pêcheurs amateurs et attribuant des quotas aux pêcheurs professionnels.
Dans cette affaire, une enquête de grande ampleur avait mobilisé plusieurs instances, dont la gendarmerie des Sables-d'Olonne, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), les Affaires maritimes et l'Agence française de la biodiversité (devenue, depuis 2019, l'Office français de la biodiversité, OFB).
Les associations France Nature Environnement (FNE), FNE Pays de la Loire, FNE Nouvelle-Aquitaine, FNE Vendée et FNE 17, qui se sont constituées parties civiles devant le tribunal judiciaire, saluent les condamnations prononcées par le tribunal. Toutefois, elles restent insatisfaites de la protection des civelles par la loi, estimant que les quotas autorisés ne prennent pas en compte le stock amoindri de l'espèce. En 2021, FNE avait déposé un recours devant le Conseil d'État pour contester les quotas fixés.