Initié il y a un an, ce programme vise à distinguer les artisans du bâtiment capables de conseiller les particuliers en matière d'efficacité énergétique. Il repose sur 3 critères de qualité : une évaluation thermique globale, un conseil en matière d'efficacité énergétique et la réalisation des travaux et contrôle qualité.
Concrètement, l'artisan devra être capable de proposer à son client une évaluation des performances thermiques de son logement et des solutions adaptées et efficaces dans son corps de métier : isolation, énergies, menuiseries extérieures, système de chauffage et ECS, ventilation…
À travers cette convention, la CAPEB s'engage à sensibiliser les 356.000 entreprises artisanales à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et à développer la culture de la performance énergétique auprès de ses adhérents, avec un objectif de 10.000 entreprises labellisée d'ici 2011. Les professionnels engageant cette démarche prouveront leur compétence en passant un examen et en acceptant des audits par un organisme tiers indépendant.
De son côté, l'Etat s'engage à sensibiliser les acheteurs publics sur la démarche ECO Artisan et mise sur la CAPEB pour déployer sur le terrain l'éco-prêt à taux zéro. Avec 78 % du marché de la rénovation des particuliers, nous sommes en première ligne pour mettre en oeuvre les « bouquets de travaux » visés par l'Eco-prêt à taux zéro, affirme Jean LARDIN président de la CAPEB.
La formation, clef de réussite du Grenelle
En se tournant vers les entreprises artisanales du bâtiment, le MEEDDAT entend favoriser le développement d'une économie circulaire et maintenir l'activité de proximité. Le ministère mise en effet sur les mesures du Grenelle pour « relancer l'économie ». Rappelons que l'objectif du Grenelle est de réduire les consommations d'énergie du parc des bâtiments existants d'au moins 38 % d'ici à 2020 et, à cette fin, de rénover complètement 400.000 logements chaque année à compter de 2013.
Le secteur de la rénovation énergétique du logement emploie près de 100.000 personnes pour un chiffre d'affaires estimé à 9,1 milliards d'euros par an. Avec la mise en oeuvre des objectifs du Grenelle, ce chiffre d'affaires devrait être multiplié par deux d'ici 2012 pour atteindre 18 à 22 milliards d'euros par an. Pour le résidentiel et le tertiaire, le gain net d'emplois directs est estimé à 120.000.
Espérons que d'ici là les filières de formation sauront répondre à la demande de qualification. Car selon l'ADEME, si l'on souhaite former d'ici 2020 l'ensemble des professionnels du bâtiment en exercice ainsi que ceux en formation initiale, l'effort supplémentaire de formations professionnelles initiales et continues serait de 212.500 personnes par an. Et ceci sans compter la formation nécessaire préalable des formateurs évalués à 10.000 personnes rien que pour l'Education Nationale.
Ainsi, comme l'a démontré une récente étude d'Actu-environnement.com, la réussite du Grenelle dépendra non pas de la disponibilité des technologies ni des financements mais bien de la formation des acteurs.