L'Union européenne et sept pays tiers de la Méditerranée se sont engagés le 30 mars à mieux gérer les stocks de pêche pour les dix prochaines années. Environ 90% des stocks halieutiques "évalués sont surexploités" en mer Méditerranée, a alerté la Commission européenne dans un communiqué. "La sécurité alimentaire, les moyens de subsistance, la stabilité et la sécurité régionales sont menacées".
La Commission a signé la Déclaration de Malte dite "MedFish4Ever", avec huit Etats membres côtiers de l'UE (Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Grèce et Chypre) et sept pays tiers (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Turquie, Albanie et Monténégro). L'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) et le Parlement européen l'ont également signée.
"En signant la déclaration de Malte MedFish4Ever, nous affirmons notre volonté politique d'entreprendre des actions concrètes en matière de pêche et d'autres activités qui ont une incidence sur les ressources halieutiques, sur l'économie bleue, sur l'inclusion sociale et sur la solidarité entre les rives nord et sud de la Méditerranée",a déclaré Karmenu Vella, le commissaire européen à la Pêche.
Les signataires s'engagent à s'assurer que les principaux stocks de poissons soient régulièrement évalués scientifiquement d'ici 2020. Ils devront également établir des plans de gestion "pluriannuels de toutes les pêcheries importantes" et "éliminer la pêche illégale" d'ici 2020. La Commission générale des pêches pour la Méditerranée "sera à l'avant-garde du développement des systèmes nationaux de contrôle et de sanctions". Les signataires s'engagent également à soutenir financièrement des projets locaux de pêche et d'aquaculture durables (engins de pêche à "faible incidence", participation des pêcheurs à la protection de l'environnement, etc.)
La réforme européenne de la pêche, lancée en 2014, prévoit de fixer entre 2015 et 2020 des limites de captures durables et de réduire les rejets de poisson en mer. En décembre 2016, le Parlement européen a également voté en plénière, l'accord trouvé en juin 2016 avec le Conseil et la Commission, sur le règlement encadrant la pêche en eaux profondes. Ce texte interdit le chalutage au-delà de la limite de 800 mètres de profondeur.
