Deux nouveaux rapports présentés par la Commission européenne, portant respectivement sur les aspects stratégiques (1) et scientifiques des sols en Europe (2) , soulignent la nécessité de prendre des mesures pour empêcher que la détérioration en cours des sols européens ne se poursuive. A travers ces rapports, la Commission espère alerter les Etats membres qui depuis 2006 n'arrivent pas à trouver un accord sur la future directive. Ce texte envisageait de "préserver, protéger et restaurer les sols" mais à ce jour, son adoption est bloquée du fait de l'opposition persistante de plusieurs Etats membres : l'Allemagne, l'Autriche, le Royaume-Uni et la France. Ceux-ci affirment qu'ils disposent déjà des outils réglementaires pour lutter contre la pollution des sols. Une intervention européenne serait pour eux une charge bureaucratique supplémentaire.
Pendant ce temps la situation s'aggrave et les mesures existantes ne suffisent pas pour garantir un niveau de protection adéquat de tous les sols en Europe.
En attendant, la Commission encourage plusieurs projets tels que LUCAS, une enquête sur l'occupation et l'utilisation des sols et les indicateurs agro-environnementaux menée par Eurostat. Elle continue également à intégrer l'objectif de la protection des sols dans d'autres politiques de l'UE, notamment l'agriculture et le développement rural. Ainsi, dans le cadre de la politique de cohésion, 3,1 milliards d'euros ont été octroyés aux fins de réhabilitation des sites industriels et des terrains contaminés pour la période 2007-2013.