Quel est le lien entre l'apparition d'eau colorée vert fluo sur le littoral et la mortalité qui lui fait suite de poissons ou de mollusques comme les huîtres ? C'est la question sur laquelle travaille une équipe de l'Ifremer à travers le projet LepidoPen. Les scientifiques soupçonnent déjà l'implication d'une microalgue, connue pour être sans danger pour la santé humaine. « Cette coloration de l'eau est due à la multiplication d'une algue microscopique "Lepidodinium chlorophorum", explique Pauline Roux, doctorante Ifremer dans le cadre du projet LepidoPen. Mais nous n'avons pas pu faire directement de lien de cause à effet». Arme du suspect ? La grande quantité de mucus produite par ces microalgues. Les scientifiques supposent que l'augmentation de la viscosité de l'eau de mer qui en résulte pourrait boucher les branchies des coquillages et poissons. Autre hypothèse : la dégradation naturelle du mucus par les bactéries pourrait consommer de l'oxygène et ainsi réduire les concentrations en oxygène disponibles pour la respiration.
Pour trancher, les chercheurs doivent encore mieux comprendre ce phénomène et notamment la production et composition du mucus. « Pour progresser j'ai absolument besoin de repérer les eaux colorées vertes afin de me rendre sur place pour y faire des mesures et prélever l'eau de mer contenant Lepidodinium, précise Pauline Roux. Mais les efflorescences ne s'annoncent pas, elles peuvent arriver à tout moment et passer à travers les suivis scientifiques ». C'est là que les vacanciers, les habitants des littoraux ou skipper ont un rôle à jouer : grâce à un programme de science participative Phenomer, ils peuvent signaler et décrire sur un site web dédié ou grâce à une