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EPR de Flamanville : environ 35% des soudures du circuit secondaire seraient défectueuses

Selon Pierre-Franck Chevet, environ un tiers des soudures du circuit secondaire de l'EPR sont défectueuses. Surtout, la qualité du métal utilisé n'est pas au niveau requis pour ce type de soudure, explique le président de l'ASN.

Energie  |    |  P. Collet
EPR de Flamanville : environ 35% des soudures du circuit secondaire seraient défectueuses

D'après les indications dont dispose l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), "à peu près 35% des soudures [du circuit secondaire de l'EPR de Flamanville (Manche)] ont des défauts", indique son président, Pierre-Franck Chevet, à l'occasion d'une audition organisée ce jeudi 7 juin par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires. A ces défauts de soudure, s'ajoute un problème de qualité du métal utilisé pour les réaliser. Celui-ci n'est pas à la hauteur de ce qui est exigé pour réaliser ce type de soudure reliant des tronçons de tuyaux de 80 cm de diamètre avec des parois de 4 cm d'épaisseur.

L'ASN attend encore le compte rendu définitif des contrôles réalisés par EDF pour fixer précisément le nombre de soudures défectueuse et trouver une solution aux différents problèmes rencontrés. L'Autorité devrait rapidement recevoir les résultats de ces contrôles qui se sont achevés fin mai. Ensuite, "il y en a pour quelques semaines (…) avant qu'on puisse tracer un chemin, ou pas, sur la résolution de ce problème". "C'est compliqué", explique-t-il, car il y a deux problèmes à régler.

Réparer les soudures défectueuses

Les soudures du circuit secondaire font l'objet de plusieurs problèmes distincts. Le premier concerne les soudures à proprement parler : un tiers ferait l'objet de défauts dans leur réalisation. "De manière à peu près évidente, il va falloir les réparer, ces défauts n'ont pas vocation à rester", explique le président de l'ASN.

La veille de l'audition, des membres de la commission d'enquête et des journalistes se sont rendus à Flamanville pour visiter le réacteur en construction. A cette occasion, EDF est restée plus vague sur ce point. Bertrand Michaud n'a pas donné d'ordre de grandeur du nombre de soudures défectueuses. Le directeur de l'aménagement de l'EPR a simplement expliqué que des défauts de "quelques millimètres" étaient présents sur les quelque 800 mètres de linéaire de soudure sur la portion du circuit secondaire concernée. Ces défauts concernent "un nombre très limité de soudure", a-t-il assuré. S'agissant des réparations, il a expliqué que "quelques soudures sont à refabriquer", mais, "fort heureusement", il n'est pas forcément nécessaire de refaire intégralement les soudures présentant des défauts. En effet, l'entreprise envisage de ne refaire que la partie défectueuse de certaines d'entre elles.

Propriétés mécaniques du matériau des soudures

Mais le président de l'ASN a été plus loin lors de son audition. "La matière [qui constitue] ces soudures n'a pas les caractéristiques mécaniques attendues", a-t-il expliqué. Or, ce problème affecte une partie du circuit secondaire classée "en exclusion de ruptures". La rupture de ces tuyauteries étant jugée impossible, certains équipements visant à prévenir les dommages associés à certains accidents ne sont pas prévus. C'est le cas, par exemple, des dispositifs anti-débattement qui permettent de limiter les déplacements d'une tuyauterie rompue pour éviter qu'elle n'endommage les équipements avoisinants. En conséquence, "la principale contrepartie de l'exclusion de rupture est une qualité sans faille", rappelle Pierre-Franck Chevet, déplorant que "la qualité [ne soit] pas totalement au rendez-vous". Ce sujet "est compliqué parce que les propriétés mécaniques du matériau lui même, même sans défaut, ne sont pas exactement à la hauteur attendue". Comment ce problème sera-t-il résolu ? Pour l'instant, l'ASN affiche une grande prudence.

Pourquoi la qualité des matériaux n'est-elle pas au niveau requis ? "Tout simplement parce que la qualité attendue n'a pas été prescrite au fournisseur", explique Pierre-Franck Chevet, estimant qu'"il y a clairement une erreur qui a été commise par Areva" (devenu Framatome depuis).

Contrainte de délai

Une autre partie du problème concerne le contrôle qualité réalisé sur les soudures. "Ces contrôles n'ont pas vu le défaut" et EDF n'a découvert les écarts qu'en mars dernier, lors de la réalisation du "point zéro" de l'installation qui sert à étalonner les futurs contrôles en service. Après la découverte des défauts, l'ASN a conduit une inspection qui "a notamment pointé clairement un défaut de surveillance des prestations de contrôle non-destructif [qui] vise clairement Areva et EDF", explique Pierre-Franck Chevet. Les deux entreprises auraient dû être présentes lors de ces contrôles, estime-t-il. Par ailleurs, "les conditions d'intervention [des sous-traitants chargés des contrôles] étaient sous contrainte, notamment sous contrainte de délai", ajoute le président de l'Autorité. Cela pourrait expliquer que les défauts n'aient pas été vus.

Réactions1 réaction à cet article

L'évidence saute aux yeux : on ne sait plus construire des centrales nucléaires en France ! Si l'on s'acharne à mettre celle-ci en route, il y a hélas une forte probabilité qu'on ne sache plus la piloter non plus.
On joue donc gros avec les finances publiques, l'environnement et la santé des gens, sans parler de la façon dont l'uranium est extrait au Niger (tiens mais ce n'est pas en France, alors quid du sacro saint argument de l'indépendance énergétique française ???).
Mensonge et naufrage d'Etat que ce projet !

Pégase | 12 juin 2018 à 09h47 Signaler un contenu inapproprié

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