L'Office français de la biodiversité (OFB) a désigné, le 17 octobre, les neuf lauréats de son premier appel à manifestation d'intérêt consacré à l'étude et à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (AMI EEE). Tous « s'inscrivent pleinement dans le cadre de la (nouvelle) Stratégie nationale sur la biodiversité (SNB) que je présenterai prochainement », s'en est félicitée Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité.
L'AMI EEE a été lancé le 27 mars 2023, un an après la présentation du plan d'action du Gouvernement contre les espèces envahissantes en réponse à sa stratégie initiale de 2017 jugée insuffisante selon la Commission européenne. Avec ce dispositif, l'OFB a souhaité mettre l'accent sur des projets à « finalité opérationnelle » visant « la détection, l'évaluation des impacts et le développement de solutions de lutte ». Parmi les 54 candidatures déposées en ce sens par des laboratoires, des associations ou des entreprises, il en a finalement retenu neuf, se partageant un financement total de 1,8 million d'euros.
Environ 75 % de ce budget soutiendront des « projets de recherche-action » ultramarins : trois concernant l'île de La Réunion (dont un avec la Métropole, sur l'utilisation de l'ail contre certaines plantes ligneuses envahissantes), deux en Nouvelle-Calédonie, un à Mayotte (en lien avec La Réunion, pour la détection précoce d'espèces aquatiques) et un couvrant la Guadeloupe et la Martinique (portant sur un recensement des tortues aquatiques exotiques). Six des neuf projets ciblent des animaux, notamment un pour contrôler la population de rats sur l'île d'Europa située dans le canal du Mozambique à 300 kilomètres des côtes malgaches et comprise dans la collectivité des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).