Tous n'étaient pas nuisibles. Par une décision du 7 juillet 2021, le Conseil d'État a annulé partiellement l'arrêté ministériel du 3 juillet 2019 qui fixait la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (Esod), nouvelle appellation des espèces dites « nuisibles ».
La Haute juridiction administrative sort de la liste :
- le putois sur tout le territoire,
- la martre dans l'Ain, la Moselle et les Hautes-Pyrénées,
- la pie bavarde dans le Loiret et le Val-d'Oise,
- l'étourneau sansonnet dans la Marne,
- le renard roux dans les Yvelines, une partie des Vosges, l'Essonne et le Val-d'Oise.
En revanche, le Conseil d'État juge que la fouine et la pie doivent être inscrites sur la liste pour ce qui concerne le Calvados.
Cette décision a été rendue à la demande de plusieurs associations de protection de la nature : Oiseaux-Nature, Rassemblement pour une France sans chasse, France Nature Environnement (FNE), Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel (Aspas), Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). L'arrêté avait aussi été attaqué par la Fédération départementale des chasseurs du Calvados pour des raisons opposées.
« Plusieurs milliers d'animaux sont donc sauvés au moins jusqu'au 30 juin 2022, date du renouvellement du classement des "nuisibles" », se réjouit l'Aspas sur Twitter. « Une victoire en demi-teinte » tempère la LPO. Si l'association se félicite de la décision concernant le putois, espèce inscrite depuis 2017 sur la liste rouge nationale des mammifères menacés, elle l'estime en revanche décevante pour les autres espèces. « Beaucoup trop d'animaux continuent (…) d'être indument tués chaque année en raison de leur classement Esod, dont des centaines de milliers de renards », s'indigne la LPO. L'ONG demande à la ministre de la Transition écologique de fonder le nouvel arrêté triennal, qui doit être signé en 2022, sur des données scientifiques, techniques et économiques.