Les auteurs de l'étude se sont particulièrement intéressés à l'activité d'Aspergillus fumigatus, une moisissure présente dans l'environnement. L'inhalation de ses spores peut provoquer l'apparition d'une maladie infectieuse appelée l'aspergillose invasive. Cette maladie est particulièrement dangereuse pour certaines catégories de patients à risque comme les personnes atteintes par des maladies du sang, des maladies pulmonaires ou encore les personnes immunodéprimées. Les traitements actuels sont basés sur l'emploi de médicaments ayant un effet fongicide, contenant des molécules comme le voriconazole ou le posaconazole, de la famille des azoles.
Mais l'efficacité de ces fongicides en médecine pourrait être menacée par l'apparition de souches d'Aspergillus fumigatus résistantes. En Hollande, des cas ont émergé depuis 1999 chez des patients souffrants d'aspergillose invasive et représentent de 6 à plus de 12 % des patients traités.
Selon les auteurs de l'étude, cette résistance est le résultat de l'utilisation de fongicides de la famille des azoles en agriculture. Les chercheurs craignent par conséquent que ces résistances n'augurent l'apparition d'autres résistances d'autres moisissures pathogènes à des fongicides à usage médical.
Pour le MDRGF, cette étude est une nouvelle preuve de l'intérêt de réduire l'utilisation des fongicides et des pesticides en règle générale en agriculture : ''l'action actuelle des lobbies qui cherchent à freiner le processus Ecophyto 2018 qui prévoit la réduction de 50% de l'usage des pesticides en 10 ans ne doit pas ralentir la mise en oeuvre de ce plan par les pouvoirs publics'', commente François Veillerette, Président du MDRGF.
Article publié le 16 décembre 2009