Le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore chez les routiers. En s'appuyant sur la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) pour faire accepter l'écotaxe aux transporteurs, il a accéléré la mutation de l'organisation. Car la FNTR fait désormais face à des frondes territoriales, qui pourraient déboucher sur des scissions. C'est le cas par exemple des fédérations du Finistère et du Centre. Mais la taxe poids lourds et les pratiques, jugées autoritaires, du siège parisien n'expliquent pas tout. L'autre point de dissension tient à l'évolution de sa ligne politique, à laquelle certains patrons de PME ne s'identifient plus. Les préoccupations des groupes tournés vers l'export priment aujourd'hui sur la dénonciation de la libéralisation européenne et de la sous-traitance des gros acteurs.
Ce changement de cap fait suite à l'arrivée au sein de la FNTR d'adhérents comme Norbert Dentressangle, Charles André ou encore EBTrans. Ces entreprises, venues de la Fédération des entreprises de transport et logistique (TLF), également en pleine crise, ont largement investi ses instances dirigeantes. De son côté, l'Organisation des TPE et PME du transport routier (OTRE) se frotte les mains. Opposée à l'écotaxe, elle enregistre une hausse des adhésions individuelles et espère voir des membres de la FNTR et de TLF la rejoindre.
