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Actu-Environnement

Gestion technique des bâtiments : le marché reprend des couleurs

Le marché de la régulation et de la gestion technique des bâtiments présente un bilan 2017 en hausse d'1,2%. Les solutions dites intelligentes, capables d'affiner la production aux besoins réels des usagers, sont plébiscitées et encouragées.

TECHNIQUE  |  Bâtiment  |    |  F. Roussel
Environnement & Technique N°381
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°381
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La dynamique des transitions énergétiques et numériques dans le bâtiment est bien réelle, portée par la mise en œuvre progressive de la loi de transition énergétique (LTE). Le syndicat des automatismes du génie climatique et de la régulation (ACR), qui regroupe 80% des industriels du secteur, en témoigne une nouvelle fois. Son bilan du marché français de la régulation et de la gestion technique des bâtiments (GTB) pour 2017 est globalement positif avec 329,5 millions d'euros de chiffre d'affaires (CA), en hausse d'1,2% par rapport à 2016. La tendance est à la stabilité depuis quatre ans après la chute de 2012 à 230 millions d'euros. La très forte demande pour les solutions dites "de gestion active" accompagnée d'une offre "connectée" tire le marché vers le haut.

La régulation du chauffage en tête

La régulation des équipements de génie climatique (chauffage, ventilation, climatisation) représente 60% de ce marché avec un CA stable de 196 millions d'euros. Les équipements liés à la gestion du chauffage gagnent 3% avec un CA de 122,7 millions d'euros. La ventilation et la climatisation sont en retrait en 2017 (-4,5% ; 73,2 M€).

"Pour le chauffage, l'enjeu est la température de l'eau qui circule", précise Dan Napar, président du syndicat ACR. Les solutions d'équilibrage à forte valeur ajoutée (vannes/robinets auto-équilibrants) sont en progression avec un bon potentiel de développement pour répondre notamment aux exigences réglementaires (RT Elément, objectifs de réduction des consommations énergétiques). Les robinets thermostatiques sont en progression (+11%) "mais leur développement est très largement insuffisant au regard du parc estimé à 5 millions de logements à équiper en France", avance Dan Napar. Les thermostats d'ambiance électroniques filaires et les thermostats connectés avec fonctions avancées font une très forte progression.

Un marché de la GTB très concurrentiel

Le marché de le GTB est lui aussi en croissance, pour atteindre 73,2 millions d'euros (+2,8%) même s'il est encore loin du chiffre d'affaires record de 2013 (80,3 M€). L'évolution technologique des régulateurs (plus intelligents) permet de gérer un plus grand nombre de matériels (capteurs/actionneurs) et pour plusieurs applications, ce qui freine leur croissance en nombre. Globalement, le marché de la GTB est en forte hausse d'activité, mais il est soumis à la concurrence de nouveaux arrivants, notamment celles des intégrateurs (1) qui ne bénéficient pourtant pas toujours de l'expérience et des compétences requises. "Les solutions à bas prix de ces nouveaux arrivants créent un risque de contre-performance qui pourrait affecter l'ensemble du secteur", s'inquiète le syndicat.

La plus belle progression du marché est visible du côté des services (assistance technique, formation, matériels de rechange, dépannage et maintenance). Avec une hausse de 3,9%, ce secteur profite de l'évolution vers des systèmes de génération d'énergie plus complexes comme les pompes à chaleur ou les systèmes hybrides.

Des perspectives positives poussées par les ambitions réglementaires

"Je suis plutôt optimiste pour les années à venir", résume Dan Napar. En France, l'expérimentation du référentiel Energie+ Carbone– (E+C-), le plan gouvernemental pour la rénovation des bâtiments et le projet de simplification des obligations d'individualisation des frais de chauffage sont particulièrement porteurs pour le secteur en renforçant l'attractivité des solutions. Cette réglementation impose des bâtiments de plus en plus performants au niveau énergétique. Mais, si la réglementation est respectée, les bâtiments ne sont pas toujours optimisés pour autant.

Une faille que compte bien combler la nouvelle directive sur la performance énergétique des bâtiments. La régulation et la GTB regroupées sous l'acronyme anglais BACS (building automation and control systems) sont désormais intégrées comme système technique du bâtiment et sont encouragées. Le texte obligera par exemple à réguler la température ambiante des bâtiments neufs et existants en cas de remplacement du système de chauffage. Des exigences de performance énergétique seront imposées aux grands bâtiments tertiaires, qui seront alors exemptés de contrôles s'ils mettent en place des BACS. La Commission européenne travaille également à la création d'un indicateur spécial pour juger du niveau de connectivité d'un bâtiment : le Smart Readiness Indicator (SRI).

Le syndicat reste toutefois prudent et se dit conscient de l'existence d'une barrière économique et sociétale à la massification de ces solutions : "Il y a un équilibre économique optimal à trouver", estime Dan Napar.

Les axes de travail de l'ACR

Pour les membres du syndicat ACR, ces perspectives sont de bon augure et ils comptent bien en profiter. L'industrie de la régulation et de la GTB travaille surtout sur l'interopérabilité des systèmes en promouvant des protocoles de communication informatique standardisés et ouverts (KNX, LON, BACnet). Le syndicat met également un point d'honneur à généraliser la communication bidirectionnelle sous l'Internet Protocol (IP). "A terme, les bâtiments devront aussi pouvoir communiquer entre eux et avec les réseaux énergétiques grâce à cette même infrastructure. La technologie IP favorise ces partages d'informations mais la condition nécessaire est la communication bidirectionnelle. Or, pour l'instant les deux mondes de l'IOT et d'internet ne se rencontrent pas encore", estime Dan Napar, président du Syndicat ACR. Sans oublier la standardisation des informations. Pour cela, le syndicat ACR et ses homologues européens ont mis au point le protocole FSGIM (Facility Smart Grid Information Model) publié en décembre 2017 par l'ISO (référence ISO 17800).

1. Les intégrateurs sont indépendants des constructeurs. Ils mettent en œuvre la solution technique qu'ils estiment la plus adaptée aux besoins d'un bâtiment et d'un client donné. Ils vendent une solution intégrée, composée d'un assemblage des meilleurs composants (l'intégration), et non pas la solution d'une marque.

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