Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise annule l'abrogation du permis exclusif de recherches de Montélimar attribué en 2010 à la société Total. La décision suit par conséquent les conclusions du rapporteur public présentées le 8 janvier dernier.
Le gouvernement avait abrogé le permis de Montélimar en 2011, estimant que la société Total restait floue sur ses intentions, et notamment sur l'emploi de la fracturation hydraulique, technique interdite depuis juillet 2011. Mais le procureur n'était pas convaincu et avait préconisé de revenir sur cette décision. C'est chose faite.
"Nous ne sommes pas surpris", commente Paul Reynard, l'un des porte-paroles du collectif 07 Stop gaz de schiste. "Il n'y avait aucune raison légale d'abroger ce permis". Le collectif est surtout en colère contre le Gouvernement "qui depuis quatre ans nous promet une nouvelle loi interdisant complètement l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures de roche-mère", explique Paul Reynard. "La ministre Ségolène Royal promet de ne plus donner de permis, François Hollande parle d'un succès de la COP 21, mais l'on sait que pour réussir à maintenir la hausse de la température du globe en dessous de 2°C, il faut laisser 80% des réserves fossiles dans le sol. Alors nous ne voulons plus de paroles mais des actes !", déclare-t-il.
Le collectif attend donc une nouvelle loi plus claire que celle de 2011 interdisant la fracturation hydraulique afin de refuser les 130 demandes de permis en cours d'instruction, de refuser la trentaine de demandes de prolongation et d'abroger l'ensemble des permis attribués.
