De plus en plus d'entreprises s'intéressent aux gisements d'hydrogène naturel, dit aussi « hydrogène natif » ou « hydrogène blanc », présent dans le sous-sol. Le ministère de l'Économie soumet ainsi à la consultation du public jusqu'au 25 septembre prochain une demande d'octroi de permis exclusif de recherche d'hydrogène natif, mais aussi de lithium, dans le département du Puy-de-Dôme (permis Vinzelle). Présentée par la société Sudmine, elle porte sur les communes de Vic-le-Comte, Coudes et Parent.
Il ne s'agit pas de la première demande de la sorte. Bercy avait également mis en consultation, fin janvier 2023, une demande de la société TBH2 Aquitaine dans le département des Pyrénées-Atlantiques (permis Sauve Terre H2) portant sur l'hydrogène, mais aussi l'hélium et les substances connexes. Les sociétés 45-8 Grand Rieu et Storengy ont également sollicité, en février 2023, une demande de recherche d'hydrogène et d'éventuelles substances connexes dans le même département (permis de Grand Rieu).
« Des chercheurs français sont très en pointe sur le plan mondial dans ce domaine (…), qui est en fait une branche assez nouvelle des sciences de la Terre. Plusieurs universités dont celles de Grenoble, Lorraine, Paris, Pau, Savoie-Mont-Blanc ainsi que le CNRS, le BRGM et l'Ifpen mènent divers programmes de recherche sur l'hydrogène naturel », précisait, en octobre 2022, le géologue Philippe Dubreuilh. « Grâce à des caractéristiques géologiques favorables et des mesures d'émanations d'hydrogène en surface, ces chercheurs nous indiquent que plusieurs régions en France métropolitaine et en outre-mer seraient susceptibles de receler des ressources en hydrogène naturel : l'Alsace, la Bresse, la Bretagne, la Corse, le Cotentin, le Morvan, la Nouvelle-Calédonie et les piedmonts pyrénéen et alpin », ajoutait le scientifique.
En mai dernier, la société Française de l'énergie (FDE) annoncé la découverte d'importantes concentrations en hydrogène naturel dans le puits de Floschviller (Moselle), quantifiées avec l'université de Lorraine et le CNRS dans le cadre du projet de recherche Regalor. Le pôle de compétitivité Avenia, à travers son programme Earth2, cherche, quant à lui, à rendre visible cette nouvelle filière à travers ses travaux de recherche dans le bassin de Lacq, en Nouvelle-Aquitaine.
L'ordonnance du 13 avril 2022, modifiant les régimes légaux relevant du code minier, a ajouté l'hydrogène natif à la liste des substances minières. Ce qui rend possible, depuis cette date, l'octroi de permis de recherche et d'exploitation de cette ressource énergétique.