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Une nouvelle installation de valorisation du biogaz de décharge a été inaugurée dans l'Oise

Une unité de valorisation du biogaz a été installée sur le centre de stockage de déchets de Saint-Maximin dans l'Oise par SPAT, SITA, FAIRTEC et GASTEC. Inaugurée ce week-end, l'unité produira annuellement 7,5 GWh d'électricité.

Energie  |    |  F. Roussel
   
Une nouvelle installation de valorisation du biogaz de décharge a été inaugurée dans l'Oise
Unité de valorisation du biogaz
© SITA
   
Depuis le mois de février, le centre de stockage de déchets ménagers de Saint-Maximin est équipé d'une unité de valorisation de biogaz. Alors que le gaz issu de la décomposition des déchets était auparavant brûlé par une torchère, il sera désormais transformé en électricité. Concrètement, il fait tourner un moteur relié à un alternateur. Ainsi, l'énergie mécanique produite par le moteur est convertie en énergie électrique.

Composé de méthane (60%) et de dioxyde de carbone (40%), le biogaz est puisé au cœur des déchets stockés dans les alvéoles du centre. Le réseau de captage comprend plus d'une centaine de puits reliés entre eux par un réseau de 5 km qui permet d'acheminer le biogaz vers l'unité de traitement. Riche en eau, le biogaz sera préalablement condensé et séché avant d'être injecté dans le moteur. Pour être transportée et livrée aux consommateurs, la tension de l'électricité produite est élevée par un transformateur à 20 kV avant d'être exportée sur un câble électrique et injectée sur le réseau. D'une puissance de 943 kW électriques, l'installation permettra de produire 7,5 GWh par an, soit l'équivalent des besoins de 3.300 habitants.

Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), le centre de stockage de Saint-Maximin a été ouvert en 2005 sur 17 ha. Exploité par SITA, il reçoit les déchets ménagés des villes de l'Oise et d'Ile-de-France et des déchets industriels banals à hauteur de 140.000 tonnes par an. La valorisation énergétique du biogaz n'étant pas pour l'instant obligatoire, le site était équipé jusqu'à maintenant d'une torchère qui continuera d'ailleurs à fonctionner lorsque l'unité électrique sera en panne ou en maintenance.

En France, le biogaz valorisé sous forme d'électricité provient principalement des centres de stockage de déchets. La première production électrique et thermique à partir du biogaz de décharge a démarré à Soignolles-en-Brie en 1983. Par la suite plusieurs nouvelles installations ont été équipées d'unités de valorisation de gaz de décharge dont certaines produisent exclusivement de l'électricité. En 2005, le parc comptait 26 unités de valorisation dont 19 qui produisent uniquement de l'électricité pour une puissance installée supérieure à 60 MW. Mais depuis la mise en place d'un tarif de rachat de l'électricité « verte » attractif, les installations se multiplient. Ces nouveaux tarifs s'établissent entre 7,5 et 9 c€/kWh, selon la puissance de l'installation, auxquels s'ajoutent une prime à l'efficacité énergétique allant jusqu'à 3 c€/kWh ainsi qu'une prime à la méthanisation de 2 c€/kWh, et ce, pour une durée de quinze ans.
SITA a par exemple déjà équipé 20 de ses 69 centres de stockage de déchets avec des unités de valorisation du biogaz et compte en installer 8 nouvelles chaque année.

La France accuse néanmoins un certain retard dans ce domaine par rapport à ses voisins européens. En 2006, elle ne se retrouvait qu'à la 5e place en termes de production de biogaz derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne et sa production de biogaz n'avait augmenté que de 3,2% entre 2005 et 2006 pour atteindre 227 ktep.

Réactions12 réactions à cet article

Mesure à généraliser

Comme dab, toujours derrière les autres ! La valorisation du méthane par la production d'énergie devrait être obligatoire et il y a de quoi faire en France. Donc, plutôt que des incinérations coûteuses et polluantes, généralisons cette procédure !

mathias | 17 juin 2008 à 19h08 Signaler un contenu inapproprié
ce n'est qu'un début ?

Générer de l'électricité, c'est bien, récupérer la chaleur, c'est mieux !
C'est pourtant un procédé connu depuis longtemps, avec le gaz traditionnel : la cogénération. Faire tourner des turbines pour l'électricité, il y a de quoi chauffer les petits oiseaux, pourquoi ne pas créer un mini réseau de chaleur ?
Ceci n'est qu'un exemple, le biogaz peut avoir diverses utilités, il faut aller plus loin pour créer un "cercle vertueux" qui sera un réel respect de l'environnement...

Alors, continuons sur cette voie, je crois que c'est la bonne.

julien | 19 juin 2008 à 08h56 Signaler un contenu inapproprié
Et la cogénération ?

Je voudrais savoir si une telle installation pourrait passer de la turbine électrique (simple) à la cogénération.
En effet il subsiste des pertes thermiques (c'est déjà bien mieux qu'une torchère) que l'on pourrait utiliser plutôt que de réchauffer l'atmosphère.

René-Pierre | 19 juin 2008 à 13h31 Signaler un contenu inapproprié
Ne pas oublier les ordres de grandeur !

Oui , bravo pour valoriser un rejet plutôt que de laisser ce méthane ( 25 fois plus nuisible que le CO² pour l'effet de serre !) s'échapper à l'atmosphère. Mais quand finira-t-on avec l'utilisation qui ne veut rien dire de la "satisfaction des besoins de X foyers en électricité".
Il y a un autre moyen de comparaison beaucoup parlant : ces 7,5 GWh produits annuellement par cette installation correspondent à ...3 HEURES de fonctionnement de la Centrale nucléaire de Nogent/Seine !! Bravo pour ce nucléaire qui n'émet pas de CO²!!!

André | 19 juin 2008 à 19h13 Signaler un contenu inapproprié
Re:Ne pas oublier les ordres de grandeur !

Meme l'ocean a etais rempli par les gouttes !

Robin.

Anonyme | 22 juin 2008 à 13h27 Signaler un contenu inapproprié
Re:Et la cogénération ?

Réponse : oui bien sûr. Et c'est dommage de ne pas l'avoir mis en place ici.

Cependant, dans certains cas il est difficile de trouver un usage à cette chaleur toute l'année (même l'été, et c'est nécessaire pour faire fonctionner la plupart des moteurs en cogénération).

C'est souvent par facilité que la cogénération est oubliée, car elle est finalement assez peu rémunératrice par rapport à l'électricité produite et ne justifie pas selon les opérateurs de consacrer plus de temps à un projet.

Thomas | 24 juin 2008 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié
Belle réalisation, mais la cogé ?

Beaucoup de posts vont dans ce sens, pourquoi ne pas faire de la cogénération ?
Je crois que le premier problème c'est que sur une installation comme celle ci on est assez éloigné des besoins de chaleur ...
Pour autant ne peut on pas transporter ce gaz vers une unité de cogénération proche de la demande de chauffage (réseau urbain) ou d'un process industriel.
Autre solution : l'injection de gaz plus naturel (le "gaz naturel" est aussi naturel que le pétrole ...) sur les réseaux GrDF (mais ca c'est de la politique - je ne suis pas sur que l'argument d'un niveau de soufre trop élevé soit un bon argument pour GrDF)

StephG | 24 juin 2008 à 13h43 Signaler un contenu inapproprié
Re:Belle réalisation, mais la cogé ?

Sur un centre de stockage, la chaleur peut être directement valorisée pour le traitement de lixiviats ("jus de décharge"). En alimentant en chaleur des appareils de traitement des lixiviats (par exemple des évaporateurs), on s'affranchit d'un long réseau de chaleur qui ne serait pas économiquement justifié. De plus, la valorisation directe de la chaleur octroie une rémunération supplémentaire ("prime à l'efficacité énergétique") qui va de 0 à 3 c€/kWh (quand plus de 75% de la chaleur issue du groupe électrogène est valorisée).

Cela dit même en cogénération, la valorisation électrique du biogaz reste bien moins intéressante que la valorisation par injection dans le réseau!

museau | 04 septembre 2008 à 16h01 Signaler un contenu inapproprié
erreur sur les chiffres biogaz en France

d'après le bilan d'EurObserv'ER édition 2007 (bilans établis pour la Commission Européenne, téléchargeables sur le net), la production d'électricité à partir de biogaz place la France en 7ème position par rapport aux autres pays européens (et non pas 5ème comme il est dit dans l'article), et atteint 485GWh, ce qui équivaut à 41.7 ktep, et non 227 !
Faites attention à ce que vous affirmez !!!
Rachel G

sablettes | 23 septembre 2008 à 09h56 Signaler un contenu inapproprié
Re:erreur sur les chiffres biogaz en France

Bonjour,

Les chiffres cités dans l'article datent de 2006 et ne sont donc pas issus du dernier baromètre. Cette précision étant manquante nous allons rectifier.
Mais malheureusement je ne retrouve pas vos chiffres dans le baromètre publié récemment sur l'année 2007 : Dans le tableau représentant la production de biogaz dans l'UE, la France est toujours cinquième et a produit un total de 309,2 ktep de biogaz (production estimée).

Bonne journée

F.ROUSSEL

F.ROUSSEL | 24 septembre 2008 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Belle réalisation, mais la cogé ?

très pertinentes vos remarques, mais quant est il de cette cogénération quand il n'y a plus de biogaz à valoriser avec encore des lixiviats à traiter.

en tout cas, la lutte contre le réchauffement planétaire et contre les émissions de gaz à effet de serre doit être globale, y compris dans les pays en voie de développement. je prend l'exemple de l'Equateur, la vile de Guayaquil, 2,5M habitants, dont les déchets majoritairement biodégradables sont traités par enfouissement. à quand la grande et énorme coopération (technique et financière) entre états ou collectivités locales?

en analysant vos posts, je vois que vous tous avez une excellente technicité dans le domaine, comment la faire mieux fructifier à l'échelle globale?

freddo25 | 14 octobre 2008 à 04h30 Signaler un contenu inapproprié
rectification

Oui vous avez raison, vous avez repris fidèlement les chiffres d'Eurobserv'ER : 5ème place, mais 227ktep sur le barobilan7 (pas 309.2).
Ce que vous indiquez est la quantité d'énergie primaire issue du biogaz, et je me suis trompée car je parlais de la production d'électricité française issue du biogaz et de sa place en Europe. Néanmoins les chiffres de la DGEMP sont en désaccord concernant la production d'énergie primaire issue du biogaz. Les statistiques sont plus que deux fois inférieures à ceux du baromètre. Je lis 227ktep sur Eurobserv'ER en 2006, et la DGEMP annonce environ 96 ktep.
C'est le flou artistique...

Anonyme | 17 octobre 2008 à 15h22 Signaler un contenu inapproprié

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