Et si les stations d'épuration des eaux usées pouvaient se passer d'aérateurs ? Ces équipements injectent de l'oxygène dans les bassins pour permettre aux micro-organismes de dégrader la matière organique, mais ils consomment beaucoup d'énergie – 2 à 3% de la consommation totale d'électricité de la Step.
C'est ce que laisse entrevoir une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 20 décembre 2017. Menée par des chercheurs français du Laboratoire de biotechnologie de l'environnement et des chercheurs américains, cette découverte est... un hasard ! En effet, une fiole contenant de la boue activée (des agrégats de micro-organismes) a été oubliée près d'une fenêtre. Et sa composition a changé : des cyanobactéries s'y sont développées. Plus exactement, ces cyanobactéries ont formé un "feutre de filaments entrelacés" qui donnent une forme sphérique au granulat.
Or, ces cyanobactéries sont productrices d'oxygène, ensuite utilisés par les bactéries pour dégrader la matière organique – plus besoin d'ajouter de l'oxygène artificiellement, du moins en laboratoire. De plus, les cyanobactéries fixent le dioxyde de carbone (CO2) et l'utilisent pour produire des composés organiques, qui pourraient ainsi servir d'engrais ou de "source d'énergie renouvelable, par exemple pour la conversion en méthane", indique l'Inra dans un communiqué.
Les chercheurs ont mené des essais avec plusieurs types de boues, dans des conditions statiques, mais aussi en milieu agité, comme peut l'être un réacteur de boues activées (SBR) de station d'épuration.