El Niño est un phénomène climatique naturel généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde (Australie, Indonésie, sud de l'Asie) et de fortes pluies dans d'autres (sud de l'Amérique du Sud, sud des États-Unis, Corne de l'Afrique et Asie centrale). Dans une étude publiée le 12 juin dans Nature Communications, une dizaine de chercheurs souligne l'influence d'El Niño sur les zones côtières, à l'échelle mondiale.
Les chercheurs français de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre national d'études spatiales (Cnes) ont participé à cette étude qui a observé l'évolution des côtes dans le monde, en exploitant, « pour la première fois, des données satellites obtenues entre 1993 et 2019 », indique l'IRD dans un communiqué.
Ces données leur ont permis de révéler que les littoraux sont impactés par trois principaux facteurs : le niveau de la mer, les vagues océaniques et les rivières. « Or, El Niño agit directement sur ces facteurs », explique l'IRD. Cette étude montre « la prévisibilité de l'évolution des traits de côte aux échelles interannuelles dans une bande intertropicale particulièrement soumise aux aléas climatiques ».
Grâce à l'utilisation de données satellites d'observation (Landsat) sur des côtes « souvent peu documentées », cette étude fournit ainsi « un nouveau cadre pour prévenir des risques côtiers induits par le climat », conclut l'IRD.
Par ailleurs, en mai dernier, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a également prévenu que, sous l'effet d'El Niño, qui est de retour cet été, les températures mondiales pourraient atteindre « des niveaux records » au cours des cinq prochaines années.