Un plan de suivi à trois niveaux jusqu'à la fin de l'année 2019 : voici ce que préconise l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), pour le programme de surveillance des eaux potables suite à l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime).
« Les captages présents dans la zone du panache ne présentent pas la même vulnérabilité aux infiltrations d'eau superficielle, note l'Anses. En effet, les pluies efficaces érodent les terres arables vulnérables à l'érosion entraînant les particules vers les bétoires qui les amènent directement aux captages AEP via des conduits karstiques. »
L'Anses pointe que les premiers épisodes érosifs interviendront en novembre et décembre.
Dès le 26 septembre, l'ARS (Agence régionale de santé) Normandie a mis en place des prélèvement des eaux des zones exposées. Parmi les résultats, les prélèvements des 4 et 7 octobre 2019 montrent la présence d'HAP sur les captages de Blainville Crévon et de Saint-Germain des Essourts. Certains composés perfluorés ont également été quantifiés le 7 octobre sur les captages de la Fontaine-sous-Préaux. Parmi les HAP, le phénanthrène est la molécule la plus fréquemment quantifiée.
Pour les eaux d'abreuvement, l'Anses souligne des concentrations en dioxine supérieures à celles relevées lors de la campagne exceptionnelle de prélèvements et d'analyses des eaux souterraines de 2011, d'un ordre de grandeur semblable à celui observé sur des eaux pluviales à proximité d'incinérateurs.
« Les résultats obtenus confirment l'absence ou la présence en concentrations très faibles et bien inférieures aux valeurs sanitaires de référence, des produits recherchés », a indiqué l'ARS Normandie.

L'Anses propose de suivre tous les captages vulnérables par un suivi très simplifié : la mesure en continu de la turbidité et de la conductivité. Un échantillon d'un volume d'eau additionnel devra être conservé en chambre froide pour un second autre niveau de suivi, simplifié, réalisé en fonction des résultats de la première étape. Enfin, l'Anses préconise un suivi complet mensuel ou en cas de valeur atypique relevée lors du suivi simplifié.